Cars Flixbus : "On cherche à être pionniers sur la transition écologique et on a des engagements officiels", assure le directeur de la branche France
Vincent Hays, le directeur de Flixbus France, est jeudi 17 avril l'invité éco de franceinfo.
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Depuis dix ans, les cars Flixbus parcourent le pays de part en part et dans toute l'Europe. D'une couleur reconnaissable, vert pomme, ils appartiennent à l'origine à une entreprise allemande. Vincent Hays, le directeur de la branche française, qui compte 350 cars en France, vient nous donner le bilan de ce bon élève de la loi Macron de 2014.
Franceinfo : Les cars Flixbus seront-ils pleins pour le week-end de Pâques qui approche ?
Vincent Hays : Oui, il y a de grandes chances. Aujourd'hui, on a des taux de remplissage qui se rapprochent de ceux qu'on peut trouver pendant la période estivale haute, entre le 14 juillet et le 15 août. Mais il reste des places, donc j'encourage les gens, qui voudraient décider à la dernière minute de voyager, de consulter notre site internet. Il se trouve que ce week-end de Pâques est à cheval sur les vacances des trois zones. Et le fait qu'il y ait eu une météo très clémente la semaine passée a pas mal encouragé les Français à voyager.
Vous parleriez même de week-end record ?
On a une croissance continue depuis 2015, hors Covid. Et aujourd'hui on est à plus 40% par rapport aux vacances de Pâques de l'année passée, qui étaient déjà un record. Donc ce sont des chiffres très satisfaisants.
Constatez-vous des changements depuis les annonces de préavis de grève à la SNCF pour les ponts de mai ?
On a un trafic supérieur et même une conversion de l'ordre de 20% additionnels par rapport à ce qu'on aurait anticipé. Après, ça reste à confirmer. Lors des annonces passées, les grèves n'ont pas toujours eu lieu. Donc on reste bien entendu prudents par rapport à ça. Mais je pense que globalement, les Français ont envie d'être prudents avec ces ponts compliqués à organiser et savent que le bus est un moyen de transport fiable.
Vous évoquez une croissance, jusqu'à 40% lors des pics. Comment répondez-vous à cette demande ? Augmentez-vous les fréquences ? Ajoutez-vous des lignes ?
Aujourd'hui, on est en mesure d'anticiper et d'affiner d'année en année l'offre que l'on doit mettre pour répondre à la demande. Dans le cas d'une grève SNCF qui pourrait amener un trafic inattendu, on est en mesure de rajouter de l'offre. Par exemple pour Pâques, on a pu rajouter des trajets sur la ligne Montpellier-Marseille-Barcelone par exemple, entre 15 et 30 % de fréquence à peu près.
Alors que le prix du baril de pétrole a baissé de près d'un tiers en un an, vos prix baissent-ils aussi ?
Notre politique de prix est notre vecteur d'attractivité principal chez Flixbus. On a une offre qui est confortable, fiable et flexible mais le prix reste très important. En moyenne, aujourd'hui, les liaisons domestiques sont trois fois moins chères que la SNCF et 10% moins chères que le covoiturage. Donc, comme toute entreprise de transport, on a une politique de prix qui est dynamique en fonction du temps, du remplissage. Mais on essaie de faire en sorte de toujours garder un prix attractif, même en dernière minute.
Et votre chiffre d'affaires atteint-il des records ? Le dévoilez-vous, d'ailleurs ?
En 2023, on l'avait dévoilé, on était à peu près deux milliards d'euros de chiffre d'affaires pour l'ensemble du groupe, au niveau mondial. Pour l'Europe, c'était entre un milliard et 1,2 milliard, si je me rappelle bien. Donc effectivement, on a poursuivi notre croissance. En 2024, au niveau mondial, on est à plus de 80 millions de passagers.
Mais vos voyageurs doivent accepter parfois une maigre qualité de service, notamment dans les gares routières qui, souvent, n'ont souvent pas de salles d'attente, pas de salles de repos pour les chauffeurs. C'est le cas notamment à la gare de Bercy, à Paris, qui devait fermer. Mais vous avez accepté d'y poursuivre votre activité, et il y en a d'autres.
Le sujet des gares routières en France, c'est un peu le grand oublié de la loi Macron [qui, il y a dix ans, a permis à toute entreprise d'assurer des services réguliers interurbains par autocar]. On a beaucoup parlé des emplois, de la mobilité à bas coût. En revanche, sur la partie gare routière, il y a une inégalité assez forte de l'expérience voyageur, notamment en comparaison avec ce qui peut se faire à l'étranger. Flixbus étant un acteur mondial, je sais de quoi je parle.
Pour la gare de Bercy, il y a des discussions en cours pour améliorer l'expérience voyageur. Notre objectif principal, c'est de pérenniser notre activité. Ce n'est pas une activité qui va disparaître en un claquement de doigts. L'Autorité de régulation des transports a annoncé un chiffre de près de 20 millions de passagers en France pour l'année 2024, et Flixbus, c'est 60 à 70% du marché français.
Concernant l'empreinte carbone de vos passagers, vous espériez faire mieux avec des cars électriques, et puis finalement non. Pour quelles solutions optez-vous dans l'avenir ?
Flixbus est l'entreprise de cars qui a pris des engagements SBTI [Science Based Targets Initiative, qui veulent s'aligner sur les recommandations du GIEC]. Ce sont des engagements officiels, à horizon 2032 que l'entreprise se doit de respecter. En France, plus des trois quarts de ma flotte qui sera "verte" en 2032. Aujourd'hui, à peu près 10% de notre flotte est déjà "verte", avec du colza.
Vous espériez 20% à la fin de l'année ?
Aujourd'hui, on regarde vers des solutions qui vont être plus simples d'accès, je pense notamment au HVO (huile végétale hydrotraitée) qui ne nécessite pas d'avoir un matériel roulant dédié. C'est beaucoup plus "vert" aujourd'hui que tout ce qu'on peut faire en termes de fuel. Et effectivement, on regarde par ailleurs une transformation encore plus "verte", à savoir l'électrique, l'hydrogène peut-être, le biogaz également. On utilise le biogaz en Italie, en Allemagne, aux Pays-Bas, mais il est interdit en France pour le moment. En tout cas, on cherche à être pionniers sur cette transition écologique et on a des engagements officiels, donc vous pouvez compter sur nous.
Vous ne transigez pas non plus sur la sécurité. Quelles mesures prenez-vous ?
Tout ce qui concerne la sécurité est tout en haut de la liste de nos priorités. Que ce soit par rapport au matériel roulant, comme par rapport à la formation des conducteurs ou des agents en gare. Notre matériel roulant, il est récent.
Il ne vous appartient pas.
Non, on travaille avec des partenaires autocaristes qui sont des PME un peu partout en France. On encourage des activités locales et françaises. Et on a un cahier des charges assez strict pour ça.
Avec une pénurie de chauffeurs, encore ?
Ça va, ça va beaucoup mieux qu'il y a deux ans.
Il y a un nouveau fléau, c'est le transport de drogue dans vos bus. Cette année, les forces de l'ordre ont trouvé des opioïdes, des ovules de drogue, du cannabis. Ça vous inquiète-t-il ?
Bien évidemment c'est quelque chose qui nous inquiète en général. On ne voudrait pas être le nouveau moyen préféré de la pègre pour transporter des matières illégales. Aujourd'hui, il y a des contrôles et on s'y soumet systématiquement. Dès que nous avons une réquisition des forces de l'ordre, nous y répondons.
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