Sébastien Jumel : "L'hôpital malade, la dépendance, les retraités humiliés, c'est un terreau de résistance"
Le Parti communiste se prépare à une grande bataille, la bataille du rail. Les ordonnances pour réformer le statut des cheminots sont à l'ordre du jour du Conseil des ministres de ce mercredi. Pour en parler, Sébastien Jumel, porte-parole des députés PC, est l’invité de l’Interview J-1 de ce mardi 13 mars.
franceinfo : Un mot que vous détestez sera à l’honneur du Conseil des ministres, demain matin, le mot "ordonnances". Ordonnances pour réformer la SNCF et sa dette de 47 milliards d'euros. Si on vous écoutait, il ne faudrait rien changer ?
Sébastien Jumel : Pas du tout. Nos propositions pour consolider le service public ferroviaire, développer la capacité du chemin de fer à aménager le territoire ne manquent pas, nous ne sommes pas pour le statu quo, je suis moi-même un usager fréquent de la ligne Rouen-Paris et je mesure à quel point il faut soigner le système ferroviaire abîmé par des réformes libérales successives. Le statut du cheminot c'est l'épouvantail, le chiffon rouge pour masquer les turpitudes de l'État. Il faut désendetter la SNCF, se servir des exemples européens, de l'Allemagne pour investir massivement parce que la dégradation de la qualité du service ferroviaire c'est le renoncement à investir au service des lignes.
Demain débute le bras de fer, la quinzaine sociale sur laquelle syndicats et partis de gauche misent pour muscler leur opposition à Emmanuel Macron. Pourquoi cette fois, contrairement à cet automne contre les ordonnances travail, la rue gagnerait ?
Je ne fais pas parti de ceux qui pensent que le mouvement social se décrète mais je mesure à quel point le gouvernement est rattrapé. Les lois Bachelot et Touraine ont asphyxié le système de santé public. L'hôpital malade, la dépendance, les retraités humiliés, c'est un terreau de résistance. Dans les milieux ruraux, dans les villes moyennes l'attachement à un système ferroviaire qui prend en compte ces territoires va mobiliser non pas seulement les cheminots mais aussi les élus et les usagers face à une offensive sans nom qui détricote le modèle social français.
À J-1, c’est aussi la fin des consultations à Matignon sur le projet de révision constitutionnelle. Pendant les débats cet après-midi au Parlement, André Chassaigne a utilisé le mot "dictature" pour parler du gouvernement. Vous assumez ce mot ?
C'est un gouvernement qui s'assoit sur les droits du peuple, sur la capacité du Parlement à modifier, enrichir, à s'opposer à la loi. Ce gouvernement use du 49-3, des votes bloqués, tout ce que la constitution permet à titre exceptionnel.
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