L'info de l'Histoire : ces prêtres victimes de la Commune
L'actualité remise en perspective chaque samedi, grâce à l'historien Fabrice d'Almeida.
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Cinq ecclésiastiques, reconnus comme martyrs de la foi catholique, ont été béatifiés le 22 avril 2023. Ils figuraient parmi les otages exécutés par le gouvernement communard, en mai 1871. Pour les révoltés de la Commune, travaillés par les théories socialistes, les forces de l’ordre et le clergé représentaient l’oppression. Des religieux ont donc été arrêtés autant que des gendarmes.
Les cinq martyrs étaient membres de congrégation pourtant ancrées dans la société. L’un d’eux, Henri Planchat, appartenait à la Congrégation Saint-Vincent de Paul, et s’était voué à aider les pauvres. Les quatre autres, membres de la congrégation du Sacré-Cœur de Picpus, Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, étaient des enseignants. Tous étaient soupçonnés de pencher pour le gouvernement versaillais, dirigé par Adolphe Thiers, dont les troupes assiégeaient Paris insurgé.
L’ordre de fusiller les otages a été donné au terme de la "semaine sanglante", alors que les versaillais progressaient dans Paris. Le 26 mai, dans la rue Haxo, les prisonniers étaient tués par vagues. Le lendemain, l’armée française saisissait 147 communards et les alignaient devant le mur du cimetière du Père-Lachaise pour les fusiller, avant de jeter les corps dans une fosse. Au total 30 000 socialistes seraient morts dans les combats et les exécutions sommaires.
Une mémoire toujours à vif
La béatification des cinq prêtres manifeste combien la mémoire de cet événement n’est pas encore pacifiée. Pour Jean-Luc Mélenchon et la tradition de gauche, la Commune a été victime d’une répression cruelle. Elle est donc innocente. À droite, au contraire, on considère les révoltés comme des criminels. Et les prêtres ont bien été assassinés à cause de leur état religieux. Pour les conservateurs, la légitimité se trouvait du côté versaillais, comme l’a laissé entendre le président de la République Emmanuel Macron en 2018. En somme, le conflit de mémoire n’est pas près de s’arrêter.
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