L'info de l'histoire : ce Mérite qui fascine la nation
L'actualité remise en perspective chaque samedi, grâce à l'historien Fabrice d'Almeida.
L’Ordre national du Mérite a 60 ans. L’occasion est trop belle de revenir sur l’histoire d’une des décorations nationales françaises, ces décorations qui fascinent tant de gens, non seulement depuis que Napoléon a créé la Légion d’honneur en 1802, mais sans doute aussi depuis que le roi Jean II le Bon a fondé en 1351 l’ordre de l’Etoile, le premier ordre dans l’histoire de France.
Car les décorations ne sont pas seulement "des hochets" avec lesquels "on mène les hommes", comme l’a dit Napoléon pour défendre l’idée que toutes les républiques ont eu des décorations et des distinctions pour leurs citoyens méritants. Ce sont aussi des signes de reconnaissances, des sanctions positives qui font du bien au moral de ceux qui les reçoivent.
Voilà pourquoi les insignes de distinction se sont multipliés dans l’histoire. La IIIe et la IVe Républiques en ont ajouté beaucoup. Presque tous les ministères avaient les leurs, et parfois plusieurs comme au ministère des Armées, dans la Marine ou à l’Education nationale. Si bien que de Gaulle, en arrivant au pouvoir, a voulu y mettre bon ordre : il a regroupé 17 décorations en une seule, l’Ordre national du Mérite, qui serait avec la Légion d’honneur et l’Ordre des compagnons de la Libération, un des trois ordres nationaux.
Pour le général de Gaulle, la réforme de l’Ordre revêt plusieurs dimensions. Elle doit d’abord clarifier et hiérarchiser en importance les décorations. Au sommet : les trois ordres nationaux, puis viennent les décorations ministérielles, puis d’autres insignes. Ainsi, la légitimité de l’Etat s’en trouverait renforcée. Cinq ans après la naissance de la Ve République, c’était aussi la possibilité d’attacher au régime des élites qui lui seraient reconnaissantes de se voir ainsi célébrer. Dans la foulée de la création, le général nomme le conseil de l’Ordre en procédant aux premières décorations, 27 juillet 1964, dans un salon de l’Elysée. Le général Catrou était fait Grand-Croix et s’occuperait de la nouvelle institution.
La remise de la distinction, ou son refus, peuvent devenir des événements
Les deux promotions annuelles, en novembre et en mai, sont guettées. Il y a les oubliés et les mécontents. Ceux qui la refusent publiquement, telle l’actrice Sandrine Kiberlain qui a refusé la distinction en 2021. Ou Eddy Mitchell, dans les années 1990 : trop militaire pour lui. Ou le réalisateur Cyril Dion, pour manifester son désaccord avec le gouvernement, en 2019.
Mais il y a surtout les promus heureux qui, après avoir rempli les papiers et acheté leur médaille, organisent la cérémonie de remise. Ces remises sont parfois des événements médiatiques, comme quand en 1988 Charles Pasqua remet ses insignes à Mireille Mathieu ; ou quand en 1993 François Mitterrand remet ses insignes de Grand-Croix au Premier ministre Edouard Balladur. À cette occasion, devant les caméras, le président glisse une pique : "Ainsi, vous avez rejoint la cohorte de vos prédécesseurs. Ensuite, les mérites, c'est l'Histoire qui les dira !" Au-delà de la banderille plantée dans le dos d’Edouard Balladur, Mitterrand énonçait une vérité d’évidence : des grands, c’est l‘histoire qui finit par être juge.
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