Faut-il interdire l'adoption internationale ?

Sur les réseaux sociaux, les enfants adoptés sont nombreux à prendre la parole pour dénoncer les failles du système.

Article rédigé par Julie Viallon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le développement rapide de l’adoption internationale, en France, a débuté dans les années 1960. (SOPA IMAGES / LIGHTROCKET / GETTY IMAGES)
Le développement rapide de l’adoption internationale, en France, a débuté dans les années 1960. (SOPA IMAGES / LIGHTROCKET / GETTY IMAGES)

Sur les réseaux sociaux, des voix s'élèvent. Celles d'adultes, ayant été adoptés à l'étranger par des familles françaises, qui dénoncent des conditions d'adoption illégales et nocives pour leur construction.

Parmi eux, Ái Vân Nguyễn, lanceur d'alerte et cofondateur du collectif "lesmarchan.disent", un collectif d'alerte sur les abus liés à l'adoption et de sensibilisation aux violences coloniales et misogynes.

Il raconte son histoire sur son compte Instagram.

Son histoire est aussi celle de dizaines de milliers d’enfants adoptés à l’étranger. Des réseaux entiers de prêtres, sœurs, assistantes sociales, médecins, promettent à des mamans pauvres ou malades de prendre soin de leur bébé quelque temps. Par a suite, ils les mettent à l’adoption sans demander leur avis. Un procédé constaté, par plusieurs associations, dans 125 pays différents, partout dans le monde.

Un rapport interministériel

En 2024, un rapport interministériel a mis en lumière ces dérives dénoncées par collectifs et associations depuis des années. Des vols d’enfants à la maternité, des falsifications de documents pour rendre un enfant “adoptable”, des versements de grosses sommes d’argents, etc.

Ce rapport demande que l’adoption internationale soit mieux encadrée. Mais selon Ái Vân Nguyễn, il faudrait directement l’interdire pour se concentrer sur l’adoption nationale.

"La majorité des pays source d'enfants à l'adoption sont en train d'interdire les démarches à l'international. On aimerait que les pays d'accueil se responsabilisent sans attendre que ce soit les pays fournisseurs qui interdisent."

Ái Vân Nguyễn

à franceinfo

De récentes études montrent que les enfants adoptés ont plus de risque d’avoir des problèmes de santé physique et psychologique, comme des dépressions ou des troubles anxieux.

Plusieurs personnes adoptées, qui prennent la parole sur les réseaux sociaux, insistent aussi sur le profil des familles adoptantes. Elles sont, selon les personnes adoptées, souvent issues de milieux sociaux élevés, avec des valeurs très traditionnelles. Des familles qui tiennent parfois à occidentaliser et christianiser ces enfants adoptés, au risque d'effacer leurs origines.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.