En Caroline du nord, des élus veulent supprimer les prévisions climatiques
Nous sommes en Caroline du nord, sur la côte est des Etats-Unis. Comme ailleurs, le réchauffement climatique fait monter le niveau de la mer. Mais ici, en plus, le relief est peu élevé. Certaines zones risquent d'être inondées. Le gouvernement fédéral a donc demandé à une commission scientifique d'évaluer le danger. Le résultat vient de tomber : il faut s'attendre à une montée des eaux d'un mètre, à la fin du siècle. Sur la côte, environ 5000 kilomètres carrés sont menacés.
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Normalement, face à une telle prévision, les élus anticipent. Ils surélèvent certaines routes, ils renoncent à développer des stations balnéaires. C'est le fameux principe de précaution. Mais en Caroline du nord, ce principe n'existe pas. Sur le blog "Passeur de sciences", toujours excellent, Pierre Barthelemy raconte la réaction des élus locaux. Les responsables de vingt comtés ont décidé de contester le travail des scentifiques, au nom de l'intérêt économique. Le raisonnement est simple : le "catastrophisme" est mauvais pour les affaires. Il faut donc modifier les prévisions climatiques, les rendre moins inquiétantes. C'est ce qui a été fait. La commission des ressources côtières a modifié le résultat de l'analyse. Finalement, selon le rapport, le niveau de la mer ne montera "que" de 40 cm, et pas d'un mètre. Donc, il n'y a pas de raison de s'inquiéter.
L'histoire n'est pas finie. Certains élus républicains vont maintenant plus loin. Ils veulent faire adopter un texte pour encadrer les prévisions climatiques. Ils demandent au parlement local de limiter les recherches. Seule la "division de la gestion des côtes" serait autorisée à faire des prévisions. Elle n'est pas un organisme scientifique, elle peut donc tordre la vérité.
Les élus vont d'ailleurs lui faciliter la tâche. Ils veulent aussi changer la méthode de calcul. Ils veulent non seulement tenir le thermomètre, mais aussi le casser. Sur son blog, Pierre Barthelemy l'explique en détails : à l'avenir, la prévision ne s'appuiera sur aucun modèle de climatologie, mais sur une simple extrapolation des relevés effectués depuis 1900. Pour imaginer le futur niveau de la mer, on s'appuiera uniquement sur ce qui s'est déjà passé. Comme si la nature était figée. Comme s'il n'y avait pas de bouleversement climatique.
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