Valls : l'incident renforce François Hollande.
L'info politique, c'est la reprise de pied de Manuel Valls. Après avoir publiquement regretté son dérapage, contre la droite à propos du terrorisme, le ministre de l'Intérieur s'est rendu en Corse aujourd'hui. Il a repris ses marques, grâce au soutien de François Hollande.
Aux cotés de la ministre de la justice, Christiane
Taubira, Manuel Valls s'exprime de façon claire et ferme.
"Les
Corses ont droit à une action efficace de l'Etat ", martèle le ministre de
l'Intérieur, qui en appelle au reflux de "l'affairisme " dans l'ile.
Pour qui ignore le violent incident qui l'a opposé à la
droite mardi, Manuel Valls est le même homme.
Un peu raide, sûr de lui, tranchant parfois, il est le
ministre le plus populaire du gouvernement.
Pour qui l'a vu effondré dans le petit salon qui jouxte
l'hémicycle mardi, l'homme n'est plus tout à fait le même. A peine avait-il
accusé la droite de porter une responsabilité dans "le retour du
terrorisme " que le ministre de l'Intérieur s'en voulait de ce dérapage.
Il s'est suffisamment mêlé de communication pour savoir
qu'au-delà de lui-même, c'est la conférence de presse du président de la
République qui peut en souffrir très gravement.
A l'Élysée, François Hollande ne regarde pas les
questions au gouvernement à la télé, il relit ses notes, quand il est informé
de ce qui vient de se passer.
Il prépare sa réponse, il se doute qu'il va être
interrogé là-dessus.
Salle des fêtes, au premier rang des ministres, Manuel
Valls est accablé. Quand le président prend la parole à son sujet, il ne sait
pas ce qu'il va dire. Réuni dans un salon avec les autres ministres, il n'a pas
pu voir le président de la République.
Et François
Hollande met un terme à l'incident, au grand soulagement du ministre.
Oui, parce que François Hollande aurait pu prendre ses
distances et condamner Manuel Valls, sans autre forme de procès.
Au lieu de cela, François Hollande indique d'abord une
attitude qui doit être commune à tous les responsables politiques, de droite comme
de gauche, faire front contre le terrorisme, ne pas s'abaisser à des polémiques
sur un tel dossier.
L'avertissement est collectif, et vise autant son
ministre que l'opposition. Mais François Hollande prend soin ensuite de citer le bon travail,
reconnu, de Manuel Valls place Beauvau.
Le chef de l'Etat met fin à la polémique. Toute attaque
supplémentaire de la droite paraitrait politicienne.
Il a sorti son ministre de son mauvais pas.
Il s'impose comme le patron...
Le terme est de
plus en plus repris autour de lui.
Cela se juge sur deux plans.
Du coté de l'opposition tout d'abord. Elle ne s'épanche
pas sur la conférence de presse de François Hollande. Elle ne prête pas à
polémique. Elle ne fournit pas matière aux critiques.
Du coté de la majorité socialiste, ensuite.
Il y a ceux qui ne pleurent pas sur les mésaventures de
Manuel Valls. Et qui préfèrent souligner le sens politique du président de la
République.
Il y a ceux qui n'hésitent plus à dire combien François
Hollande s'est impliqué dans les différentes mesures annoncées par le gouvernement.
Le crédit d'impôt aux entreprises, c'est une idée de François
Hollande en personne, qui cherchait avant tout à arrêter la chute de leurs
marges. Le refus du choc de compétitivité, c'est encore lui, parce que l'économie
française a besoin de tout sauf de chocs, selon l'adage prêté au président.
La modulation de la TVA, c'est lui toujours, en
cohérence avec son objectif de justice.
Les confidences se multiplient, pour démontrer, exemple
à l'appui, que François Hollande est bien le patron.
Et pourquoi
toutes ces confidences aujourd'hui ?
C'est un signe de l'équilibrage au sein du dispositif.
François Hollande s'est porté en première ligne au
début de l'automne, mais il paraissait faire de l'ombre à son Chef de
gouvernement, tandis que l'influence supposée de certains ministres, comme Manuel
Valls, paraissait saper son autorité.
Petit à petit, chacun trouve ses marques.
Le Premier ministre est fort de la confiance du président.
Les ministres, aussi écoutés soient-ils, sont
faillibles.
Et celui qui a les bonnes intuitions, c'est le président.
Ça n'a l'air de rien, cela n'augure pas de la suite,
mais cela témoigne au moins d'un fonctionnement qui est en train de se roder
entre le gouvernement, l'Élysée et la majorité.
Ce n'est pas grand-chose, mais par rapport à la
situation antérieure, c'est déjà ça.
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