UE : quel grand dessein après la paix ?
L'info politique ce soir c'est le prix Nobel de la Paix, décerné à l'union Européenne. De droite comme de gauche les dirigeants des pays des 27 se félicitent de cette distinction. Mais les partis qui se réclament d'une autre Europe contestent ce prix attribué à une institution qu'ils condamnent.
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Le clivage est net, les
responsables de parti de gouvernement, comme le PS et l'UMP saluent ce prix
Nobel. Ils y voient une belle récompense pour les efforts de plusieurs
dirigeants, de tout bord, et un encouragement pour l'avenir. Ils partagent même
une certaine émotion. La réaction des partis
protestataire est toute autre. Du FN, au parti de gauche ou au
parti communiste, tous s'élèvent contre une provocation (Marine le Pen), un
prix de l'humour noir (Jean-Luc Mélenchon ou Pierre Laurent). Ils mettent en cause la politique
économique de l'union européenne, puisqu'ils ne cessent de contester ses
effets, chômage et précarité selon eux.
Pourtant ce prix est bien décerné pour le rôle pacificateur de l'union
européenne.
Jusqu'à la construction de cette
union européenne, la France et l'Allemagne étaient deux ennemis
irréconciliables, qui ne cessaient de se faire la guerre, en entrainant le
reste du continent européen avec eux. A l'issue de la deuxième guerre
mondiale, l'union européenne, basée sur l'alliance du couple franco-allemand, a
permis de faire oublier cette tendance belliqueuse. Plus personne n'imagine une
guerre entre la France et l'Allemagne. C'est cela que récompensent les
Nobel. Au moment où l'Europe est
bousculée et fragilisée par la crise de la dette, les partis de gouvernement interprètent
ce prix comme une reconnaissance de l'institution européenne. Une façon de la
légitimer et donc de l'encourager. A l'inverse, les partis qui
contestent la direction prise par l'union européenne, contestent aussi cette
légitimation, qui n' rien d'automatique à leurs yeux. Jean-Luc Mélenchon ironise même,
"ce n'est pas le Nobel de l'économie".
Ce qui est également incontestable
Non, l'union est dans une
situation de crise. L'union monétaire est au bord de
l'implosion, très fragilisée par la crise de la dette. Le taux de chômage est très haut
dans toute l'union, et dépasse les 25% en Grèce et en Espagne. L'union européenne ne peut donc
se reposer sur ce prix pour considérer sa légitimité comme acquise. Les opposants à l'union
européenne, les partis nationalistes gagnent du terrain partout. Ceux qui ont fait de la main
mise des marchés le ressort principal de leur idéologie politique se sentent le
vent en poupe. Et les partis de gouvernement,
qui établissent ces politiques contestées ont bien du mal à incarner une idée
européenne. La question de savoir qui va
recevoir ce prix est d'ailleurs révélatrice. Ni le président du conseil, Herman
von Rompuy, ni celui de la commission, José Manuel Barroso, ni celui du Parlement
Martin Schultz, ne bénéficient d'une notoriété ne serait-ce qu'européenne
établie. Angeal Merkel, souvent présentée
comme la femme la plus puissante de l'union, incarne plus une rigueur allemande, qu'un projet européen. Côté français, François Hollande
a du mal à incarner une autre direction de l'Europe. Le tout révèle bien la
principale difficulté de l'Union aujourd'hui, elle n'est pas incarnée, elle n'a
pas de grand dessein. La préservation de la paix en
était un. Le Nobel consacre la réussite de cette ambition. Aujourd'hui, l'Union est en
panne de projet d'avenir.
Pourtant, ce projet est évident, c'est sortir de cette crise de la
dette.
Bien sûr. Pour les peuples
européens cette priorité est d'évidence. Mais les dirigeants européens ne
donnent pas vraiment le sentiment qu'ils se retroussent les manches pour tracer
le même chemin avec un entrain partagé. Le prix Nobel de la paix est
sans doute une récompense pour l'union, il est aussi un avertissement.
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