Mariage pour tous : les opposants entre résignation et obstination
Le mariage est donc ouvert à tous désormais en France. La loi a été adoptée par le Parlement français. Les opposants ne renoncent pas, mais une étape décisive vient d'être franchie.
Les anti défileront à nouveau le 26 mai. D'ici là, ils espèrent que le Conseil Constitutionnel
censurera vigoureusement la loi. Les sages ont un mois pour se prononcer, et à moins qu'ils
remettent gravement le texte en cause, la loi pourrait donc être promulguée le
25 mai, à la veille de cette nouvelle mobilisation des anti-mariage pour tous. Pour l'heure, la majorité apparaît soulagée, et clame sa
fierté d'avoir mené ce projet à terme, après 4 mois de débats et polémiques intenses,
jusqu'aux débordements violents de ces derniers jours. Outre le suspens concernant l'éventuelle censure,
significative ou non, du conseil constitutionnel, l'enjeu politique réside dans
le maintien de la mobilisation des opposants, maintenant que le débat parlementaire
est clos. Certes, il y a le précédent du CPE, le contrat première
embauche de Dominique de Villepin, retiré après son adoption. Mais le contexte
diffère car la majorité était divisée sur ce texte, que le président de la
République ne soutenait que du bout des lèvres. Aujourd'hui la majorité peut se diviser sur certaines
questions, mais, pas celle-là, pas celle du mariage pour tous.
Et la majorité de
gauche espère donc que le nombre des irréductibles ira décroissant...
C'est le pari originel. qu'une fois le texte voté, la
contestation décline. Que pour le mariage, comme pour le PACS, le texte s'applique
et rentre dans les mœurs tout naturellement. C'est ce qui s'est passé notamment en Espagne.
Les anti ne renoncent pas, mais, il va leur être difficile
de justifier cette obstination après le vote du texte.
D'ailleurs, l'UMP modifie son angle de tir. Pour la manif du 26 mai, Jean-François Copé appelle les français
à exprimer leur "mécontentement global, contre la politique de François
Hollande qui divise les français" alors... précise le président de l'UMP, "alors qu'on
aurait préféré le voir mobilisé contre la hausse du chômage et la baisse pouvoir
d'achat." L'argument mis en avant par les opposants, selon lequel il y
avait plus urgent que le mariage pour tous, pourrait bien leur être retourné. Le
gouvernement les accusant de s'entêter contre une loi qui ne constitue pas la
priorité des français.
Le jugement du
Conseil constitutionnel sera donc important.
Il peut éventuellement rallumer la mèche. Mais les sages se prononcent en fonction du droit, et le
conseil a déjà exprimé le fait qu'il appartient bien au législateur de faire la
loi. S'il confirme cette lecture, sa décision peut tout aussi
bien renforcer la portée de cette loi, et rendre plus compliquée la position
des maires qui entendaient ne pas l'appliquer. Si ces élus persistaient, ils prendraient le risque politique
de s'obstiner contre un texte que la majorité des français ne met toujours pas au
premier rang de ses priorités.
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