Législatives : les stratégies inverses des Insoumis et des Républicains
À dix jours du premier tour, la campagne des élections législatives entre dans sa dernière ligne droite. Mais selon les camps, les partis usent de stratégies très diférentes.
Au fond, il y a deux modèles radicalement opposés. L’un, celui de la gauche, nationalise, et même personnalise le scrutin à outrance. C’est "tous derrière Jean-Luc Mélenchon" ! L’autre, celui des Républicains, essaye au contraire de réduire l’élection à un enjeu purement local. Dans le premier cas, le mot d’ordre, c’est donc "Mélenchon à Matignon !". Un paradoxe, puisque le leader insoumis prétend restaurer le Parlement avec sa VIe République, et non seulement il ne se présente pas aux législatives, mais il présidentialise l’échéance au maximum. Comme s’il voulait prendre sa revanche sur son troisième échec à la présidentielle en avril dernier.
Il a même tendance à se prendre un peu pour le président. Mercredi soir, en meeting à Paris, Jean-Luc Mélenchon a lancé : "Dans trois semaines, si je suis élu – alors qu’il n’est pas candidat, rappelons-le – le préfet Lallement, il s’en va !" Sauf que c’est le président qui nomme les préfets. Sur proposition du Premier ministre certes, mais c’est une prérogative du chef de l’État.
Double stratégie
D’abord éviter la démobilisation de ses partisans, et même créer une dynamique. Selon les sondages, qu’il faut toujours prendre avec prudence, cela fonctionne assez bien. Les partis de gauche n’ont que 70 députés sortants, dont 17 insoumis, ils peuvent espérer doubler leur contingent. Au-delà, cette stratégie assure le leadership de Jean-Luc Mélenchon sur toute la gauche pour les cinq ans à venir. L’inconvénient, c’est que cette personnalisation peut susciter en retour une mobilisation des électeurs effrayés par la perspective de l’arrivée de Mélenchon à Matignon.
La droite suit donc la stratégie exactement inverse. Elle dispose d’une centaine de députés sortants qui pour la plupart cachent le logo de leur parti, les Républicains. Ils n’ont pas de leader national à mettre en avant. C’est une stratégie purement défensive. Pour sauver leur peau, ils misent sur leur notoriété, leur ancrage local, parfois en jouant d’une certaine ambiguïté vis-à-vis d’Emmanuel Macron, pas franchement pour mais pas totalement contre non plus.
Quant à la majorité, elle a adopté une stratégie à mi-chemin, très "en même temps". D’un côté, son principal argument est institutionnel : il faut une majorité au président, dont le visage est très présent sur les documents de campagne et qui recommence à se déplacer dans le pays, mardi à Cherbourg, aujourd’hui à Marseille. De l’autre, les marcheurs misent sur l’implantation de leurs 300 sortants de nouveau candidats. Pas sûr que cela suffise à mobiliser leurs électeurs.
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