: Édito

La dérive de la France insoumise, une nouvelle fois rattrapée par des accusations d’antisémitisme

L’animateur Cyril Hanouna porte plainte contre les insoumis pour une affiche le représentant sur fond noir, visage haineux, traits agressifs, oreilles et nez proéminents, une caricature semblant sortie tout droit de l’iconographie antisémite du régime de Vichy. Le tout pour appeler à manifester le 22 mars… contre l’extrême droite. Devant le tollé, LFI n’a pas tardé à retirer ce visuel de son compte X officiel, avant de dénoncer des "accusations nauséabondes" émanant de "militants d’extrême droite relayés par CNews, Europe 1 et le JDD". Ce qui est faux puisque, entre autres, la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme, le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, l’ancien sénateur socialiste David Assouline ou encore le dessinateur Joann Sfar se sont indignés de ce recyclage de ces "codes des caricatures antisémites" dignes des "années Pétain". 

Ce n’est pas la première fois que les insoumis sont accusés d’antisémitisme. Le parti de Jean-Luc Mélenchon est engagé dans une périlleuse surenchère depuis les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023, un pogrom repeint en simple "offensive armée de forces palestiniennes" par le communiqué du groupe parlementaire LFI. Depuis, les insoumis ont parfois ciblé la communauté des Français juifs, en particulier à travers le Crif, comme complice de la politique du gouvernement Nétanyahou et donc de ce qu’ils appellent  le "génocide" de Gaza.

Jean-Luc Mélenchon s’en est, lui, notamment pris au député PS Jérôme Guedj accusé de "s’agiter autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions". Il nie l’explosion des actes antisémites en France, un phénomène qu’il juge "résiduel". Et il a fait de la franco-palestinienne Rima Hassan l’égérie de son mouvement, l’eurodéputée qui vient encore d’affirmer que "le Hamas a une action légitime du point de vue du droit international". Ses provocations à répétition lui ont valu d’être refoulée à son arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv.

Jordan Bardella doit se rendre à Jérusalem

Ce qui n’est plus le cas du Rassemblement national. Après de nombreux échecs de la famille Le Pen, père et fille, un dirigeant du RN a réussi à se faire inviter en Israël, Jordan Bardella, qui se rendra à Jérusalem à la fin du mois pour participer à une Conférence internationale sur la lutte contre l'antisémitisme. Une première pour l’extrême droite française.

Il y a un peu plus de 30 ans, en 1992, c’est le journal d’extrême droite Minute qui avait été poursuivi pour avoir publié une caricature signée d’un élu FN qui représentait Laurent Fabius sous les traits d'un vampire avec un faciès jaune, un nez protubérant, deux longues canines pointues et des ongles crochus dégoulinant de sang. À l’époque, sur la scène politique, le FN semblait détenir le monopole de l’antisémitisme. À observer la dérive de LFI, les temps ont changé.