Édito
Entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, la crainte d'une nouvelle guerre des chefs à droite

Les deux hommes vont certainement briguer la présidence des Républicains lors du prochain congrès du parti, mais en toile de fond se joue le choix du candidat pour la présidentielle de 2027.

Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Laurent Wauquiez président du groupe LR à l'Assemblée ( à gauche) et Bruno REtailleau (ministre de l'Intérieur) (à droite). (PHOTOPQR/LA MONTAGNE/MAXPPP / MAXPPP)
Laurent Wauquiez président du groupe LR à l'Assemblée ( à gauche) et Bruno REtailleau (ministre de l'Intérieur) (à droite). (PHOTOPQR/LA MONTAGNE/MAXPPP / MAXPPP)

Pendant que les socialistes et les insoumis divorcent à grands cris, la droite retrouve quelques couleurs, en tout cas, voilà enfin des preuves de vie. Quelques élections partielles encourageantes, une circonscription, celle de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, en passe de retomber, dimanche 9 février, dans son escarcelle après l’élimination de la candidate macroniste ; la droite sort peu à peu du coma. Valérie Pécresse s’était crashée à la présidentielle, 4,5% des voix ; avec 47 membres, le groupe des députés de la droite républicaine n’a jamais été aussi faible de toute l’histoire de la Ve République, et pourtant, cette droite outragée, brisée, martyrisée apparaît presque… libérée. 

Elle enregistre les premiers bénéfices de ce retour aux affaires dont ses chefs ne voulaient pourtant pas entendre parler. Ni Laurent Wauquiez, ni la plupart des autres n’entendaient collaborer avec les macronistes. C’est Nicolas Sarkozy qui a initié le mouvement, cet ex-chef de l’État que la droite tente d’oublier depuis un mois qu’il se débat au tribunal dans son affaire libyenne.

Le congrès du parti comme test

Pendant ce temps-là, la droite jivarisée se rend indispensable au tandem Macron-Bayrou. En fait, ses dirigeants ont la baraka des gagnants du loto. Et c’est ce qui peut commencer à les inquiéter. Au loto, quand il y a plusieurs gagnants, mais un seul billet, vous pouvez être certain que les lauréats vont se déchirer pour empocher le magot. Ce billet, c’est celui qui conduit à la présidentielle et tout se met en place pour que la droite rejoue son indémodable sketch de la guerre des chefs. Vous avez aimé les guerres Sarkozy-Villepin, Copé-Fillon, Fillon-Juppé, et quelques autres ? Vous allez adorer le duel Wauquiez-Retailleau, dont la première manche devrait se jouer à l’occasion du prochain congrès du parti dont les deux hommes devraient se disputer la présidence.
 
Pour l’heure, il n’y a pas de règle du jeu pour régler paisiblement leur différend. À droite, en ce moment, on peut parler de tout, de la date du congrès, du nom du parti, de la fiscalité, de l’immigration, mais il y a un sujet tabou, c’est le mode de désignation du candidat à la présidentielle. Depuis le naufrage de François Fillon en 2017, la droite reste une traumatisée de la primaire, qu’elle soit ouverte aux électeurs ou réservée aux militants. Obsédés par cette compétition interne, les ténors de la droite sont toujours au bord de rechuter dans ce huis clos mortifère qui les a si souvent plombés.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.