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Édito
Attaque à Paris : le retour du débat sur la rétention de sûreté et le mythe de la "sécurité totale"
L’attentat qui a fait un mort et deux blessés samedi à Paris pose une nouvelle fois la question de la surveillance des radicalisés fichés S car le terroriste islamiste, un jeune Français d’origine iranienne, était bien connu des services de renseignement.
L’auteur de l’attaque au couteau samedi 2 décembre sur le pont de Bir-Hakeim à Paris est fiché S en effet, comme le jeune homme qui a tué l’enseignant Dominique Bernard à Arras, il y a cinquante jours. Il a fait allégeance à l’État islamique quelques minutes avant de passer à l’acte. Il a même purgé quatre ans de prison, notamment pour un projet d’attentat en 2016 dans le quartier de la Défense. Et depuis sa libération en 2020, il était toujours dans le viseur des services. Son activité numérique était surveillée et les autorités savaient même qu’il avait arrêté, avec l’accord de son médecin, son traitement médical contre des troubles psychiatriques.
Alors, comment empêcher la récidive d’un tel individu ? La première réponse, la plus simple, c’est celle qu’avance la droite depuis plusieurs années : imposer une rétention antiterroriste administrative à la plupart des condamnés pour des faits liés à une entreprise terroriste, ayant purgé leur peine. En trois ans, environ 250 détenus radicalisés ont été libérés à l’issue de leur peine.
Des individus rompus à l'art de la dissimulation
Prolonger la privation de liberté au nom de la défense de sécurité, dès lors qu’un détenu libérable semble présenter une menace, c’est un principe qui peut sembler logique. Sauf que, dans les faits, nombre de ces individus sont rompus à l’art de la dissimulation. Et puis maintenir en rétention des condamnés après leur peine, ce n’est que repousser le danger tant que les dispositifs de "déradicalisation" ne seront pas plus efficaces.
Le gouvernement est toutefois contraint d’agir. Gérald Darmanin a, par exemple, souhaité dimanche soir que les autorités puissent "exiger une injonction de soins" pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques comme l’assaillant du pont de Bir-Hakeim. L’exécutif est au pied du mur car cet attentat s’est produit en plein Paris, à deux pas de la tour Eiffel alors que le plan Vigipirate a été rehaussé à son plus haut niveau depuis deux mois. Ensuite parce que la loi immigration, débattue dans l’hémicycle de l’Assemblée à partir de lundi prochain, risque de donner lieu à de nouvelles surenchères. Et enfin parce que dans huit mois doivent débuter les Jeux olympiques avec, en particulier, une cérémonie d’ouverture hors norme, en plein air et sur la Seine, qui donne des sueurs froides à tous les spécialistes de l’antiterrorisme.
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