Chômage : une promesse présidentielle peut en cacher une autre
+ 0,4% au mois de mars : après une petite embellie en janvier, le nombre de demandeurs d'emplois repart à la hausse pour le 2ème mois consécutif.. on est loin de la fameuse "inversion de la courbe du chômage", un temps promise par François Hollande.. devenu plus prudent, le président conditionne néanmoins sa candidature en 2017 à un succès sur le front de l’emploi.
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C’est une promesse qui revient comme un boomerang à la face du président, chaque mois ou presque.. à l'occasion de cette publication des chiffres du chômage. Une promesse imprudemment formulée en septembre 2012, face caméra, le tout nouveau président de la République assure que l'embellie est pour fin 2013. Il a alors tout faux et se garde bien aujourd'hui de manifester le même optimisme. La fameuse "inversion de la courbe" est bannie de son vocabulaire, et de celui de ses ministres, à l'exception notable de Ségolène Royal, qui en début d'année a formulé le même pronostic pour fin 2015...
Pas de second mandat sans baisse du chômage
Le président, désormais, tient sa langue, tout en croyant dur comme fer à la reprise économique. Mieux : il conditionne son avenir politique à la baisse du chômage, à l'occasion d'une visite chez Michelin à Clermont-Ferrand il y a un an, et plus récemment en conférence de presse, début février à Paris, François Hollande fait une autre promesse : il ne se représentera en 2017 que si l'emploi repart à la hausse. D'ici là, il s'active, au moins sur le terrain de la communication. François Hollande promeut la "France qui gagne" en multipliant les visites d'entreprises, et les annonces en faveur des jeunes comme cet après-midi à Alençon, où il vient de confirmer la création en métropole de 7 centres inspirés du Service militaire adapté, un dispositif d'insertion professionnelle de jeunes en grande difficulté déjà développé outre-mer.
Dicter le tempo et éviter la primaire
Des mesures concrètes, mais pas d'effet tangible pour l'instant, et pas avant longtemps. C'est ce que prédisent les économistes et c'est ce que François Hollande prévoit lui-même. L'embellie pourrait être tardive, peut-être pas même avant début 2017. Du coup, le président fait d'un handicap un atout : ce manque de résultats sur le front de l'emploi, c'est son boulet, mais c'est aussi une façon pour lui de dicter le tempo. Autrement dit, en liant sa candidature à la situation économique, il se réserve la possibilité de se représenter très tardivement et coupe l'herbe sous le pied des quelques-uns qui, à gauche, réclament encore une primaire. Une primaire dont les amis du président ne veulent plus entendre parler. Elle figure pourtant dans les statuts du PS.. et c'est en partie grâce à elle que François Hollande a gagné en 2012. Mais voilà, ce qui était hier une rampe de lancement pourrait devenir un terrain très glissant, des semaines de débat contradictoire et de mise en accusation du bilan présidentiel, le spectacle d'une gauche divisée, et, au final, un candidat affaibli, quel qu'il soit..
Du coup, il n'y a aujourd'hui plus grand monde à gauche pour défendre la primaire, même les frondeurs du ps sont divisés sur la question, d'autant que François Hollande fait un peu plus président depuis les attentats de janvier et que son principal challenger, Manuel Valls, devant lui dans tous les sondages et dans tous les segments de l'électorat, a clairement fait savoir qu'il n'était pas intéressé. En tout cas pas pour 2017.
Une primaire "optionnelle" ?
Même les "inventeurs" de la primaire ont des doutes : Terra Nova, le think tank proche du ps qui a été à l'origine de la primaire, réussie, de 2011, vient de co-écrire un rapport intitulé "primaires, si c'était à refaire".. et parmi ses propositions, celle d'ouvrir la compétition à davantage de formations politiques. Mais aussi de rendre la primaire "optionnelle dans le cas d'un président sortant". Une primaire optionnelle et non plus systématique, voilà qui va faire plaisir aux soutiens de françois hollande qui pensent qu'il est LE candidat naturel. Un candidat déjà à la manoeuvre qui multiplie les déplacements, peaufine sa com' et consulte pour élargir sa base politique. Bref, un candidat qui espère tuer la concurrence, mais qui doit encore susciter l'appétence. Comment renouer avec les déçus du quinquennat ? A quelques jours du 3ème anniversaire de son arrivée à l'Elysée, le temps presse pour François Hollande.
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