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Le succès du vélo en ville

Jusqu'à présent, les entreprises remboursaient une partie des frais de transports de leurs salariés uniquement s'ils venaient en voiture ou en transports en commun. Les cyclistes pourraient bientôt profiter du même dispositif, du moins si l'expérimentation lancée est un succès.

Article rédigé par franceinfo
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  (© Plus il y a de cylistes, plus les maires aménagent la ville à leur intention et... plus il y a de cyclistes (ici, à Strasbourg))
  (© Plus il y a de cylistes, plus les maires aménagent la ville à leur intention et... plus il y a de cyclistes (ici, à Strasbourg))

Une vingtaine d’entreprises se lancent cette semaine dans cette initiative, sous la houlette du ministère des transports. Le Crédit coopératif, la Caisse d’Epargne de Normandie ou l’assureur MMA vont proposer à leurs 10 000 salariés de bénéficier d’une « indemnité-vélo » à hauteur de 25 centimes par kilomètre parcouru. Dans six mois, un bilan sera tiré pour savoir si cette mesure a favorisé ou non le recours à la bicyclette dans les déplacements domicile-travail.

Cette expérience le montre : le vélo a plus que jamais sa place dans la ville moderne. Et cela pour des raisons de fond, que décrivent avec pertinence deux livres qui viennent de paraître (1).

Citons les principales. D’abord et avant tout, le vélo en ville, c’est pratique. On échappe au bouchon. On se gare facilement. Cela revient moins cher puisqu’on ne paie ni l’essence ni le stationnement. Circuler en deux-roues n’est donc plus un geste militant réservé aux écolos : c’est souvent tout bonnement le moyen le plus rapide de se rendre d’un point A à un point B.

On s’aperçoit aussi que, contrairement aux a priori, le vélo n’est pas vraiment dangereux. Alors que la pratique augmente, le nombre de victimes reste stable depuis 5 ans autour de 150 morts par an pour l’essentiel d’ailleurs en dehors des agglomérations car en ville, les automobilistes roulent beaucoup moins vite que sur les routes départementales et les routes nationales.

Et puis, le vélo en ville, c’est bon pour la collectivité. Le cycliste est en meilleure santé ; il coûte moins cher à la Sécurité sociale. Il ne pollue pas. Et Parce qu’il peut s’arrêter où il veut, il recourt davantage au commerce de proximité.

Les maires l’ont bien compris puisque la plupart d’entre eux, désormais, lui font les yeux doux. Ils créent de vraies pistes cyclables, installent des systèmes de location de vélo, multiplient les zones 30. C’est un cercle vertueux : plus il y a de cyclistes, plus les maires aménagent la ville à leur intention, et plus il y a de cyclistes…

Tout cela a débouché sur un retournement culturel. Voilà 20 ans, circuler en vélo était ringard. C’était le mode de transport du pauvre. Aujourd’hui, c’est presque devenu tendance.

Ne nous y trompons pas, toutefois. Le vélo ne va remplacer les autres moyens de transports. L’automobile, le métro, le bus, gardent tout leur intérêt quand il pleut, quand on est chargé ou quand on doit aller loin. Mais au moins le vélo est-il sorti du ghetto dans lequel il a été longtemps placé.

(1) Le pouvoir de la bicyclette, Frédéric Héran (éditions la découverte)

Le pouvoir de la pédale, Olivier Ramezon (éditions Rue de l'échiquier)

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