Le biathlon d'été, une expérience à vivre en montagne

Ingrid Pohu est partie à Val d'Isère, en Savoie, pour s'initier à ce sport olympique que l'on pratique en toute saison.

Article rédigé par Ingrid Pohu
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le biathlon peut aussi se pratiquer l'été, avec toujours le tir à la carabine en position couchée et position debout. (BERTRAND RIOTORD / MAXPPP)
Le biathlon peut aussi se pratiquer l'été, avec toujours le tir à la carabine en position couchée et position debout. (BERTRAND RIOTORD / MAXPPP)

Comme beaucoup de Français j’ai suivi à la télévision les exploits de Martin Fourcade en biathlon. Grâce à lui, la popularité de ce sport progresse saison après saison, on approche les 1.000 licenciés en France. Je me suis prise au jeu de ce sport, où l’on enchaîne la course à pied (ou le ski de fond en hiver) et le tir à la carabine. Alors j’ai décidé de participer à une initiation dans la station Val d’Isère, en Savoie. Bref, j’ai testé pour vous le biathlon.

Avant de tirer sur une cible à 10 mètres avec une carabine à air comprimé, j’ai écouté attentivement les consignes. "Ce sont des carabines qui sont très précises, où on a vraiment les sensations d’une carabine 22 Long Rifle qu’on utilise en coupe du monde sur le format classique du biathlon". Me voilà entre les mains d’une experte, Léna Arnaud 29 ans, biathlète, elle me fait découvrir son sport sur le domaine nordique de la vallée du Manchet. L’activité est ouverte à tout le monde dès l’âge de 8 ans, y compris pour les grands débutants comme moi.

"Le biathlon c’est un tour de ski (ou de course à pied l'été), puis on s’installe sur le stand de tir en position couchée, ou debout".

Léna Arnaud, biathlète

à franceinfo

D'abord, régler sa carabine

Sur un tapis posé au sol qu’on appelle le "pas de tir", j’apprends d’abord à faire les réglages de ma carabine. J’insère un premier chargeur de 5 plombs, c’est quand même impressionnant. Je mets le chargeur face à moi avec le plomb tête en bas. Je dois ensuite atteindre 5 cibles d’un diamètre de 4,5 centimètres. En cas de tir manqué, je devrai effectuer un tour en courant sur l'anneau de pénalité, 150 mètres de long. Je vais essayer de m’en passer !

Après un petit test, je trouve mon œil directeur, celui avec lequel je vais viser ma cible dans l’œilleton de la carabine. Généralement les droitiers comme moi visent avec l’œil droit, et les gauchers avec l’œil gauche.

Et je commence par un tir couché. Allongée sur mon tapis, je règle ma position en bougeant mon bassin, mon épaule droite contre la carabine, c’est cette position que je vais réutiliser pour tous les tirs. Là je dois viser une cible dans un panneau en carton. Dans l’œilleton, je perçois l’anneau qui me sert à viser. J'ai mis mon plomb dedans. Pleine de confiance, j’enchaîne les tirs suivants. Puis place à la course ! L’été, pour s’initier au biathlon, on court à pied, cela remplace le ski de fond. Quoi qu'il arrive, à 1900 mètres d’altitude, pas besoin de faire des kilomètres pour être essoufflée. Je cours environ une minute autour d’une boucle d’arbustes.

Entre tir et course à pied

Puis je teste le tir debout, c’est une autre paire de manches. La carabine pèse 3 kilos, c'est lourd. Pieds parallèles et perpendiculaires aux cibles, je bascule ma hanche gauche façon danse hula-hoop, l’os du coude contre la hanche pour maintenir la carabine…

"Le tir debout est plus instinctif, plus aléatoire car, sans support extérieur, mes bras bougent en permanence."

Ingrid Pohu

à franceinfo

Alors j’applique la technique de Léna : Je m’arrête légèrement en haut à droite, j’arrête de respirer, je traverse ma cible et quand je passe dessus je suis prête et quand je vois du noir, je tire.

Pleine d’entrain, j’accepte un duel avec Manon, une autre participante. La première qui blanchit ses 5 cibles gagne la partie. Le biathlon ce n’est pas que du cardio, il y a une grosse gestion de l’effort et de la stratégie. Stress, fatigue, émotion, ce sport est complexe mais exaltant. Il faut essayer et comme dit Léna : "Presser la queue de détente !"

Plusieurs stations proposent l'activité

À Val d’Isère, 2 heures de découverte coûtent 80 euros pour les adultes et 60 euros pour les enfants à partir de 8 ans. L'engouement est tel que d’autres stations des Alpes le proposent aussi l’été. Notamment au Grand-Bornand, à Villard-de-Lans et à Bessans.

À l’horizon des JO 2030 dans les Alpes, je ne suis pas encore au point mais j’ai du potentiel… C’est à vous de tester maintenant !

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