Diminution des opérations de l'appendicite
En France, le nombre des opérations de l'appendicite a fortement diminué. En 1997, plus de 162.000 appendicectomies étaient réalisées en France. En 2012, on n'en comptait plus que 83.000 mille. Cette diminution s'explique par l'utilisation de l'échographie et du scanner pour préciser le diagnostic. Le point avec Caroline Tourbe, journaliste pour le magazine Science et Vie.
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Auparavant, au moindre doute, le chirurgien préférait toujours pratiquer l'ablation de l'appendice vermiculaire, cette petite excroissance qui prolonge le gros intestin, du côté droit de l'abdomen. L'ablation était systématique par crainte de voir une appendicite simple se transformer en appendicite grave, plus connue sous le nom de péritonite. Depuis les années 90, l'imagerie médicale a permis de sélectionner un peu mieux les patients qui nécessitent vraiment un passage par le bloc opératoire.
Le nombre des malades a lui aussi diminué
Le nombre de cas d'appendicite classique (qui représente 80% des cas environ) a très nettement diminué. Du côté des formes graves, les péritonites et autres, les chiffres sont restés stables.
Pour les formes graves, les médecins savent qu'elles concernent surtout les âges extrêmes de la vie ; les bébés et les personnes âgées. Les appendicites simples, elles, touchent principalement les jeunes enfants ou les jeunes adultes.
Mais, c'est la frontière qui sépare ces deux formes d'appendicite qui est en train de se préciser. Pour un nombre croissant de spécialistes, il s'agit en réalité de deux maladies différentes, sans liens. Par conséquent, il ne faudrait plus craindre qu'une appendicite simple dérive vers une forme grave, la péritonite. On est encore loin du consensus sur ce point : mais il y a des arguments solides pour avancer.
Des causes différentes
Pour les formes graves, le mystère demeure mais pour les formes simples, l'appendicite classique en quelques sortes, l'origine infectieuse est désormais largement acceptée. En 2012, une étude de grande envergure a même suggéré que, pour une majorité de patients, une simple cure d'antibiotiques pourrait suffire.
L'étude, réalisée par une équipe du Queen's Medical Centre à Nottingham (au Royaume-Uni), synthétise les données recueillies sur près de 1.000 patients : la moitié est passée par le bloc et l'autre a reçu des médicaments.
Suite à cette étude, 63% des malades sous traitement ont été guéris, mais surtout, il est apparu que le risque de complications a été réduit de 31% par rapport à la chirurgie.
La piste des antibiotiques est d'autant plus intéressante qu'à ce jour la polémique sur l'utilité ou l'inutilité de l'appendice vermiculaire est loin d'être tranchée.
Le rôle de l'appendice
Certains sont convaincus qu'il s'agit d'un simple vestige inutile de l'évolution. Mais pour d'autres, il jouerait une fonction biologique essentielle. En 2009, des chercheurs américains ont avancé l'idée que cette petite excroissance renfermerait de bonnes bactéries capables de recoloniser l'intestin quand la flore intestinale est dévastée par une maladie. Si l'hypothèse se confirme, on comprend parfaitement l'intérêt de ne pas ôter systématiquement l'appendice et de préférer les antibiotiques.
Rien n'est acquis
Il faut désormais montrer qu'il est possible de distinguer avec le scanner, de façon très spécifique, les formes d'appendicites simples, pour lesquelles ce traitement pourrait être possible, des formes graves, pour lesquelles l'opération restera la solution.
Il faudra également démontrer, qu'en termes d'efficacité, on peut obtenir les mêmes résultats qu'avec la chirurgie.
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