"Elle a toujours vécu comme elle l’entendait" : sur France 5, la réalisatrice Catherine Aventurier dresse le portrait de Marguerite Yourcenar

L’auteure de "Mémoires d’Hadrien", première femme à entrer à l’Académie française, a eu un destin hors du commun, que retrace la réalisatrice Catherine Aventurier pour la collection "Les docs de La Grande Librairie".

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Catherine Aventurier, réalisatrice du documentaire "Marguerite Yourcenar", diffusé ce mercredi 19 mars sur France 5. (INFO MEDIAS / FRANCE INFO)
Catherine Aventurier, réalisatrice du documentaire "Marguerite Yourcenar", diffusé ce mercredi 19 mars sur France 5. (INFO MEDIAS / FRANCE INFO)

Plutôt habituée aux portraits documentaires de grands maîtres de la peinture comme Kandinsky, Fernand Léger, Yves Klein, Degas ou Modigliani, Catherine Aventurier s'était déjà intéressée à une grande figure de la littérature : Virginia Woolf. Aujourd’hui, c'est au tour de Marguerite Yourcenar d'être l'objet de son prochain documentaire, "Marguerite Yourcenar" diffusé à 21h05 sur France 5 mercredi 19 mars.

Une écrivaine réputée scandaleuse, "parce qu'elle était très libre, elle ne se souciait de rien et faisait ce qu'elle avait envie de faire" explique la réalisatrice, qui s'est plongée dans les archives de l'écrivaine. Difficile toutefois de réaliser un film avec peu d'images d'archives. C'était sans compter le génie de la réalisatrice qui a plutôt cherché à retranscrire l'esprit des textes. "L'ADN de la série, ce n’est pas forcément un tout archive, c'est plutôt de mettre en valeur des écrivains qui vont parler de leur passion, en tout cas pour l'autrice"; explique Catherine Aventurier.

"Dans ce documentaire, on voulait un peu dépoussiérer Marguerite Yourcenar et la rendre accessible. Souvent on se dit ce n'est pas pour moi, mais sa littérature est très accessible, elle a des phrases simples, très belles et sculptées".

Catherine Aventurier, réalisatrice

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Qui mieux que Sandrine Bonnaire pouvait alors prêter sa voix à Marguerite Yourcenar pour la lecture des textes ? "On cherche toujours une personnalité qui correspond à l'autrice, explique Catherine Aventurier, et Sandrine Bonnaire, on aimait beaucoup son côté engagé et sa façon de parler très directe. On trouvait qu'elle était parfaite pour incarner Marguerite Yourcenar".

Le parcours d'une femme libre

Le récit d'une femme qui très tôt s'est donné l'ambition de sa destinée. "Très tôt, elle dit : Moi, je serai quelqu'un", raconte Catherine Aventurier, impressionnée par le talent précoce de l'autrice : "c'est vrai qu'elle ne s'est pas trompée". À la sortie de son premier roman, Alexis ou le Traité du vain combat en 1929, le succès est immédiat. Mais dans les années qui suivent, l'écrivaine s'installe aux États-Unis pour vivre avec une femme, Grace, et n'écrit plus. Une période qui précède la publication de son plus grand succès, son grand œuvre : les Mémoires d'Hadrien. "C'est une écriture qui va mettre quatre ou cinq ans, mais qui va donner lieu à un chef-d’œuvre incroyable", explique la réalisatrice. Un succès mondial dès sa publication en 1951, un roman traduit en 16 langues.

La reconnaissance de son talent est là, et ne se démentira jamais, jusqu'à la consécration en 1980 : son élection à l'Académie française. Une élection qui ne se fera pas sans bruit, puisqu'elle est la première femme à prendre un siège au sein de l'institution, poussée par Jean d'Ormesson, très jeune à l'époque de son intronisation. Un véritable événement national toutefois, selon Catherine Aventurier. "C'était diffusé en direct à la télévision, sur deux chaînes. Le Président était venu, c'était quelque chose de très politique" s'enthousiasme encore la réalisatrice.

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