Festival d'Avignon : "Génération Mitterrand", ou la grande désillusion

Cette comédie politique met en scène les électeurs de Mitterrand en 1981 et ce qu'ils sont devenus aujourd'hui.

Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Les trois acteurs de "Génération Mitterrand" sur scène (PAULINE LE GOFF)
Les trois acteurs de "Génération Mitterrand" sur scène (PAULINE LE GOFF)

Pendant un peu plus d'une heure, on suit trois personnages de fiction. En 1981, ils ont 30 ans et ont voté Mitterrand : ils sont la génération qui a envoyé le socialiste à l'Elysée. Quarante ans plus tard, à l'élection présidentielle de 2022, la journaliste a voté Macron, le prof Mélenchon et l'ouvrier Marine Le Pen. En retraçant leurs parcours de vie et les grands moments des deux septennats de François Mitterrand, la pièce éclaire l'époque actuelle et l'héritage de ce président hors-norme.
"C'est un héritage pluriel, multiple, contradictoire", selon Léo Cohen Paperman, co-auteur et metteur en scène. 

"C'est quelqu'un qu'on peut détester a posteriori pour ces contradictions, et en même temps il y a encore des gens qui communient dans sa mémoire. Mitterrand, c'est un grand mystère."

Léo Cohen Paperman

à franceinfo


Le virage de la rigueur en 1983, la conversion de Mitterrand au projet européen, il y a dans cette période les germes de la France politique d'aujourd'hui, à commencer par l'impuissance du pouvoir.
"Il a abandonné quelque chose de l'effectivité de l'action politique, poursuit Léo Cohen Paperman. Et malheureusement, après lui beaucoup de politiques, de gauche ou de droite, n'ont pas tenu leurs promesses. En 1965, il avait écrit Le coup d'Etat permanent pour dénoncer notre monarchie présidentielle, puis il s'est empressé de s'asseoir sur le trône. Il me fait beaucoup penser à Louis XIV !"

Un tel constat peut paraître désespérant, mais le spectacle a le grand mérite de nous faire rire. "C'est vraiment une comédie. On essaye de donner une empathie générale, de tout comprendre. Il y a trois France, qui se regardent en chiens de faïence, qui se détestent. C'est désespérant, donc autant en faire du théâtre !"

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.