Chef de la musique de la Garde républicaine, il a dansé avec Aya Nakamura : "Ce geste a défrayé la chronique", s'amuse encore Frédéric Foulquier

Le 26 juillet 2024, Frédéric Foulquier a conduit ses gendarmes musiciens sur le pont des Arts pour accompagner Aya Nakamura. Cette rencontre "improbable" entre deux univers avait été imaginée pour la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024.

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le chef de la musique de la Garde républicaine, Frédéric Foulquier, danse avec Aya Nakamura sur le pont des arts, le 26 juillet 2024, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris. (CAPTURE D'ECRAN)
Le chef de la musique de la Garde républicaine, Frédéric Foulquier, danse avec Aya Nakamura sur le pont des arts, le 26 juillet 2024, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris. (CAPTURE D'ECRAN)

Le 26 juillet 2024, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris sur le pont des Arts, en face de l'Institut de France, siège de l'Académie française, Aya Nakamura et ses danseuses sont rejointes par les 60 musiciens de la garde républicaine. Un milliard de téléspectateurs dans le monde découvre cet étonnant mélange entre une star de la pop et des musiciens militaires. À leur tête, Frédéric Foulquier effectue quelques pas de danse, une chorégraphie soigneusement préparée et assumée par ce commandant de gendarmerie.

En janvier 2024, Frédéric Foulquier apprend qu'il va participer à l'un des 12 tableaux qui constituent la cérémonie d'ouverture sur le pont des Arts, avec une artiste française de la pop de renommée internationale. Il saura plus tard qu'il s'agit d'Aya Nakamura, une artiste que lui ne connaissait pas.

"Une mise en lumière de la formation"

La première répétition et rencontre entre le militaire et Aya Nakamura a lieu deux semaines avant, sur la base aérienne de Villacoublay, un lieu secret et suffisamment large pour reproduire, à l'échelle, l'espace scénique du pont des Arts : 150 mètres de long sur 10 mètres de large. C'est ce jour-là que ce pas de danse est proposé par le chorégraphe et les organisateurs des JO. "Ce geste, effectivement, a défrayé la chronique, se souvient Frédéric Foulquier. Tout ça a fait beaucoup parlé, en bien ou en mal, mais majoritairement, je crois plutôt en bien. Ce geste est une mise en lumière de la formation."

"Les personnes qui ne connaissent pas forcément ce genre musical, peuvent nous imaginer faire uniquement des marches militaires au garde à vous, des hymnes nationaux, etc. Bref, quelque chose de très rigide, un militaire très carré. Mais non, c'est une erreur ou une méconnaissance en fait de ces formations musicales et de leur rôle dans la société."

Frédéric Foulquier, chef de la musique de la Garde républicaine

à franceinfo

S'il reconnaît ne pas avoir "compris les thèmes qui étaient dans la partition" de la chanson Djadja, il a tout de suite été séduit par "la symbolique" autour du projet, "cette participation, cette collaboration improbable de deux univers très différents à travers le lieu avec l'Institut de France, l'Académie française, et la langue académique, puis la langue vernaculaire, celle de la rue, incarnée par Aya Nakamura, nous autres incarnant plutôt le côté un peu académique. C'est un grand moment qui marquera les esprits, j'espère".

Beaucoup de positif, quelques critiques

Le retentissement "a été assez saisissant, poursuit le commandant. Dès qu'on est sorti de 'scène', on a fait quelques photos dans la cour de l'Institut avec Aya Nakamura que j'ai sollicitée pour immortaliser ce moment. Ce n'était pas quelque chose qui avait été prévu. J'ai senti qu'il y avait quand même quelque chose de fort qui s'était passé. Je n'étais pas rentré au bus sous une pluie battante que le téléphone a immédiatement sonné, submergé de sollicitations médiatiques. Les commentaires ont été très laudatifs. Je reçois encore des messages aujourd'hui, des critiques aussi, des lettres parfois d'insultes sur notre participation". Certaines personnes plutôt conservatrices n'ont pas apprécié le mélange des genres. "C'était inévitable, lance Frédéric Foulquier. Évidemment, on s'y attendait. Mais les réactions du public ont été majoritairement positives". 

Le contact avec Aya Nakumura "a été très sympa, cordial. De ce point de vue, les choses se sont faites vraiment de manière très professionnelle, autour d'une passion commune, la musique, avec des styles différents. Pas de quoi faire déclencher une guerre. Je crois au contraire que tous les styles peuvent se rencontrer, surtout en musique et en art. C'est fait pour ça, pour embellir la vie, l'existence". Lui qui va "bientôt quitter" la Garde républicaine, espère qu'elle pourra de nouveau à l'avenir "démontrer ses capacités à s'adapter à tout, à la société et à tous les styles".

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