Quand on refusait le prix Goncourt...
Le 3 décembre 1951, Raymond Queneau annonce que Julien Gracq est le lauréat du prix Goncourt pour son roman "Le rivage du Syrtes". C'est un prix prestigieux et pourtant, au nom d'un rejet de l'évolution du monde de l'édition, Gracq le refuse. Ce qui importe selon lui, ce n'est pas l'auteur, mais le roman. Et les prix littéraires symboliseraient cette évolution néfaste pour la littérature
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Quand Julien Bracq refuse le Goncourt
Le 3 décembre 1951, chez Drouant, règne une grande agitation. On parle fort, on se bouscule... Les membres de l'Académie Goncourt, par la voix de Raymond Queneau vont annoncer le lauréat du célèbre prix littéraire.
Le vainqueur, cette année-là, c'est Julien Gracq pour son roman "Le rivage des Syrtes". Après un Goncourt décevant l'année précédente, celui-ci semble mérité, c'est l'un des plus grands romans du XXe siècle. Alors a priori tout va bien. Et pourtant...
Ce n'est pas le contenu du roman qui pose problème, mais l'identité de son auteur, Julien Gracq qui quelques jours plus tôt, dans les colonnes du Figaro avait déclaré :
"Non seulement je ne suis pas, et je n'ai jamais été, candidat, mais, puisqu'il paraît que l'on n'est pas candidat au prix Goncourt, disons pour mieux me faire entendre que je suis, et aussi résolument que possible, non-candidat."
Et ainsi, Julien Gracq rejette son prix.
"Le murmure enfiévré d'une perpétuelle Bourse aux valeurs"
Ce rejet du Goncourt, c'est plus largement un rejet de l'évolution du monde de l'édition que Gracq avait déjà formulé en janvier 1950 dans un pamphlet intitulé "La littérature à l'estomac" publié dans la revue littéraire Empédocle.
La critique de Gracq, c'est une critique de l'intérêt non pour le roman, mais pour l'auteur dont le prix littéraire est selon lui l'expression la plus parfaite.
Le lauréat du prix Goncourt 2014 sera dans tous les journaux, sur tous les plateaux. Son livre sera sous les sapins de Noël, mais sera-t-il autre chose qu'un produit de consommation qu'il est nécessaire d'avoir lu ? Dans un prix que Gracq qualifiait de "quelque chose comme le murmure enfievré d'une perpetuelle Bourse de valeurs"
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