La Corée du Nord: le nucléaire au coeur de l'histoire nationale
L'attachement de la Corée du Nord au nucléaire militaire ne tient pas seulement à la folie de son dirigeant. Il s'inscrit aussi dans l'histoire de cette jeune nation.
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Retour en mars 1993. David Kid, le porte-parole de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, ne peut que regretter la décision que vient de prendre par la Corée du Nord…
"On avait déjà inspecté des installations en Corée du Nord à six reprises. Nous avons beaucoup insisté pour avoir accès à deux sites qui n'étaient pas déclarés au départ, et on espérait pouvoir trouver une solution. Mais, coup de théâtre, les nord-coréens ont dit qu'ils dénonçaient le traité de non-prolifération, et de cette façon là, nous sommes dans l'impasse."
Quatre ans plus tôt, les Etats-Unis avaient repéré grâce à leurs satellites des installations nucléaires.
La tentation est forte de penser que la Corée du Nord a décidé de se doter de l’arme nucléaire dans le contexte de la fin de la guerre froide, comme moyen de résister malgré l’effondrement de l’URSS…
Mais c’est certainement oublier que ce projet plonge ses racines dans l’histoire même de la Corée du Nord, un pays né de la Seconde Guerre mondiale.
C’est la thèse passionnante d’un chercheur américain, Jonathan Pollack, dans son livre, No Exit, paru en anglais en 2011.
Kim Il Sung, le père de la nation coréenne, a assisté médusé à la destruction du d’Hiroshima et de Nagasaki par les bombes nucléaires américaines. Il a acquis la certitude de la nécessité de se doter d’une telle arme pour résister.
Et ce d’autant plus qu’après la crise de Cuba en 1962, il sent qu’il ne peut pas faire confiance aux soviétiques, ni dix ans plus tard aux Chinois qui normalisent alors leurs relations avec Washington.
La Corée du Nord a construit son récit national autour de l’idée d’un pays assiégé qui doit se défendre, par tous les moyens. D’où ce programme nucléaire et la décision prise finalement prise en 2003. La Corée du Nord est le seul pays du monde à avoir ratifié le TNP et à s’en être retiré ensuite.
Depuis douze ans, malgré parfois des annonces rassurantes, la Corée du Nord n’a jamais véritablement renoncé à son projet. Un projet funeste qui se confond avec l’histoire même de la nation.
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