Histoires d'info. Les Etats-Unis gendarmes du monde, jusqu'à quand ?
Depuis 1947, les Etats-Unis se sentent obligés d'être les gendarmes du monde. Mais l'annonce du retrait des troupes américaines de Syrie annonce peut-être la fin de cet aspect "gardiens de la paix".
"Est-ce que les Etats-Unis veulent être les gendarmes du Moyen-Orient, n'obtenant rien en contrepartie mais perdant des vies précieuses et des milliards de dollars en protégeant des gens qui, dans presque tous les cas, n'apprécient pas à sa juste valeur tout ce que nous faisons ? Voulons-nous rester là-bas pour toujours ? Il est enfin temps que les autres entrent en lice." Voilà ce qu’a tweeté Donald Trump, histoire de justifier l’annonce du retrait des troupes américaines de Syrie.
L’Amérique qui renonce à jouer le rôle de gendarme du monde, c’est la fin d’une époque, même si dans ce domaine au moins, Donald Trump s’inscrit dans la ligne de son prédécesseur, Barack Obama. Ecoutez ce que disait Obama, c’était en septembre 2013 :
C’était dans le contexte syrien. L’Amérique s’était retirée d’Irak deux ans plus tôt en 2011 et l’on accusait le régime d’Assad d’avoir utilisé des armes chimiques contre son peuple. Obama évoquait alors la nécessité d’agir même s’il précisait, et on l’a entendu, que l’Amérique n’a pas vocation à être les gendarmes du monde, et à transformer partout le mal en bien.
Cette idée de "gendarme du monde" date de 1947
Cette idée de "gendarme du monde" remonte au moment où les Etats-Unis tournent le dos à leur traditionnel isolationnisme et cela nous replonge au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Les Etats-Unis sont un temps tentés de revenir chez eux, mais l’incapacité des Britanniques à assurer la lutte pour les valeurs occidentales en Grèce et en Turquie les pousse à intervenir. C’est à ce moment-là que le président Truman prononce son grand discours le 12 mars 1947 devant le Congrès :
"Gendarme du monde", une expression un peu galvaudée
Les Etats-Unis ont durant toute la "guerre froide" lutté surtout pour empêcher les progrès du communisme et de l’URSS, quitte à promouvoir des valeurs pas toujours très démocratiques comme en Amérique latine. Et à la fin de la guerre froide, les Etats-Unis peuvent enfin "partager le fardeau" de leurs valeurs avec d’autres puissances, notamment l’Europe enfin dégagée de la menace soviétique.
Ce qui se joue aujourd’hui c’est la fin d’une époque. Ce n’est pas une question de moyen mais de volonté. Et toujours d’intérêts. Pendant un demi-siècle, les Etats-Unis ont considéré que c’était l’intérêt du pays d’assurer ce rôle de gendarme, aujourd’hui ce n’est manifestement plus le cas. Reste une question : terrorisée par la crainte du déclin qui justifie largement ce désengagement, l’Amérique n’est-elle pas dans le même temps en train de l’accélérer en laissant un espace géopolitique vide dans lequel ne vont pas tarder à s’engouffrer les rivaux de l’Amérique, Russie et surtout Chine en tête ?
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