Guerre d'Algérie (1). De Sétif 1945 à la Toussaint 1954
Le 8 mai 1945, en France métropolitaine, on fête la capitulation nazie tandis qu'en Algérie, les nationalistes font entendre leur voix. Émeutes, répression, humiliation... Sétif prépare le deuxième acte de la Guerre, l'insurrection de 1954. "l'Algérie, c'est la France !" martèle alors François Mitterrand le 12 novembre 1954.
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Le 8 mai 1945, en France métropolitaine, on fête la victoire contre la barbarie nazie et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Mais à quelques centaines de kilomètres de là, en Algérie, certains rappellent à la France ce qu'il y a de contradictoire à célébrer ces valeurs tout en copnservant un empire colonial. Des manifestants défilent avec des banderoles sur lesquelles on peut lire: "A bas le fascisme et le colonialisme"
Le massacre de Sétif, premier acte de la guerre d'Algérie
Ces mouvements qui manifestent tirent leur origine de la montée depuis quelques années du nationalisme algérien.
A la radio française, la propagande tourne à plein régime, présentant les manifestants comme des "criminels" et parlant de "jacquerie", c'est à dire ni plus ni moins que de révoltes paysannes. Un manifestant est tué et cela déclenche une vague d'émeutes en Kabylie et dans la région de Sétif.
La répression française est terrible
Les émeutes sont matées dans le sang. Les historiens s'accordent sur environ 10.000 morts, mais les débats demeurent sur le nombre de victimes. Et en outre, ceux qui ne sont pas tués subissent une humiliation sans pareil : l'armée organise de véritables cérémonies de soumission où tous les hommes doivent se prosterner devant le drapeau français.
Et répéter en coeur : "Nous sommes des chiens et Ferhat Abbas [un de leurs meneurs] est un chien."
C'est le premier acte de la guerre d'Algérie et il prépare largement la grande insurrection lancée neuf ans plus tard.
La grande insurrection de la Toussaint 1954
Le deuxième acte se joue le premier novembre 1954, lorsqu'une trentaine d'attentats revendiqués par le FLN, créé la veille, frappent l'Algérie, faisant une dizaine de victimes.
Si les médias français en parlent très peu, la réaction du monde politique est d'une très grande fermeté.
"L'Algérie c'est la France ! dit François Mitterrand le ministre de l'Intérieur le 12 novembre. Des Flandres jusqu'au Congo, s'il y a quelque différence dans l'application de nos lois, partout, la loi s'impose et cette loi est française"
L'heure est à la fermeté. Il paraît sûr et certain que la puissance militaire française, défaite en Indochine quelques mois plus tôt ne cèdera pas cette fois-ci. Et que "les Algériens se désolidariseront des "terroristes" " comme le dit le délégué Azizi, membre de l'Assemblée algérienne.
Réelles ou bien feintes, bientôt, ces certitudes se craqueleront...
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