En Algérie, la crainte d'un nouveau tour de passe-passe du FLN
La rue a-t-elle gagné ? D’un côté, Abdelaziz Bouteflika ne se représentera pas pour un 5ème mandat, mais, d’un autre côté, l’élection présidentielle prévue en avril prochain est repoussée à l’an prochain, et entre temps Bouteflika reste au pouvoir… Pour beaucoup, le FLN et l’armée ont trouvé une fois encore un moyen de se maintenir au pouvoir.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2019/02/27/phpD0T0zP.jpg)
Ce n’est pas la première fois qu’acculés, le Front de Libération Nationale et son armée s’accrochent au pouvoir. L’Histoire semble un peu bégayer, répéter ce qui s’est passé il y a 20 ans.
Les émeutes de 1988 et la démocratisation
Tout commence, hier comme aujourd’hui, par des émeutes de la jeunesse, dans un contexte économique difficile lié à la baisse des cours du pétrole, mais aussi comme aujourd’hui, avec une demande de démocratisation à une époque où le FLN est le seul parti politique autorisé.
Des émeutes durement réprimées par le pouvoir, mais qui vont tout de même profondément bouleverser les institutions du pays. Le président Chadli organise un référendum le 3 novembre 1988. Résultat : "92,27% de oui au référendum algérien. Un premier pas vers des réformes qui pourraient permettre à des candidats indépendants de se présenter. Et le gouvernement devient responsable devant l'Assemblée nationale."
Le multipartisme, condition de la démocratie, s’installe dans le pays. Le calme revient et au passage, Chaldi en profite, malgré les émeutes d’octobre, pour être réélu confortablement pour un troisième mandat en décembre.
Le FLN en danger
Mais le multipartisme met le FLN en danger. Aux municipales de 1990, la percée des islamistes est véritablement impressionnante. Le Front Islamique du Salut, autorisé depuis mars 1989, remporte 57% des voix. Et les législatives se profilent. Elles sont d’autant plus dangereuses pour le pouvoir FLN que le nouveau parlement élu aura bien plus de pouvoir, conformément au référendum de novembre 1988.
Le 26 décembre 1991, le FIS obtient 48% des voix au premier tour. Il se prépare à gouverner le pays. Un pays qui entre alors dans une grave zone de turbulences.
La fin de l'expérience démocratique
Si des modérés du FLN veulent un second tour au nom de la démocratie, pour l’armée, l’arrivée au pouvoir du FIS est inenvisageable. Les regards se tournent vers le président Chadli, qui dissout l’Assemblée nationale avant de démissionner le 11 janvier, créant un vide, rapidement rempli…
"Les événements se précipitent en Algérie. Après la démission du président, tout le processus démocratique est suspendu. Il n'y aura pas de 2ème tour. Au nom du vide actuel, démission du président + dissolution de l'Assemblée, le haut conseil de sécurité prend en fait le pouvoir." (France Inter, le 12 janvier 1992)
Pour certains, c’est un coup d’Etat militaire, pour d’autres, le moyen trouvé par le FLN pour conserver le pouvoir.
20 ans plus tard, avec ce vrai-faux départ de Bouteflika, la rue s’inquiète d’un nouveau tour de passe-passe qui viserait là encore à garantir la mainmise de l’armée et du FLN sur le pays.
À regarder
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter