"Quand on a vu les Français mettre des gilets jaunes, on a fait pareil !" : en Irak aussi, les habitants manifestent contre le gouvernement
Si certaines revendications des habitants de Bassora, en Irak, se rapprochent de leurs homologues français, le contexte n'est pas le même, avec une classe politique qui ignore le mouvement et des répressions qui ont déjà fait une vingtaine de morts.
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À Bassora, en Irak, les "gilets jaunes" sont aussi dans la rue. Cela fait cinq mois que les habitants de la deuxième ville du pays descendent dans la rue contre le gouvernement. Cette province du sud de l’Irak connaît une crise économique et sanitaire sans précédent : plus d’eau potable, des coupures d’électricité à répétition et un taux de chômage astronomique.
Cela fait des mois que l’on manifeste, mais nous n’avions aucune couverture de la part des médias internationaux.
Durgan Azubaïdi
manifestantà franceinfo
Aussi, depuis début décembre, les manifestants ont enfilé… des vestes fluorescentes. Leur tenue est directement inspirée du mouvement français qui connaît un large écho en Irak. Il faut dire que les images des manifestations dans l’Hexagone ont fait le tour des réseaux sociaux. Du coup, tout le monde en parle. Durgan Azubaïdi, l'une des figures de la fronde antigouvernementale en Irak, estime que "la France est un exemple historique de révolutions populaires victorieuses".
Alors quand le jeune homme de 20 ans "a vu les Français mettre des gilets jaunes", il a "fait pareil", explique-t-il. L'objectif en enfilant des vestes fluorescentes est d'"envoyer un message aux hommes politiques corrompus du monde entier et pour montrer que partout la jeunesse se lève pour changer les choses", explique Durgan Azubaïdi.
Des revendications qui se rejoignent parfois
Les manifestants irakiens affirment avoir les mêmes revendications que leur homologue français. En Irak aussi, les "gilets jaunes" protestent contre la baisse de leur pouvoir d’achat et le manque de services publics. Ils rejettent aussi les élites et revendiquent un mouvement citoyen sans leaders. Les militants rêvent aussi de renverser le système politique en place. "Il y a un point commun entre le peuple français et le peuple irakien : nos politiciens passent leurs temps à nous mentir, juge Durgan Azubaïdi. De Paris à Bassora, il y a des gens qui se soulèvent et réclament un avenir meilleur pour leurs familles et leur pays."
Des situations pas vraiment comparables
Pourtant, si ce soulèvement d’une partie de la population contre les élites ressemble au mouvement français, les contextes sont totalement différents. L’Irak sort d’une guerre de quatre ans contre l’organisation État islamique. Dans la province de Bassora, où manifestent "gilets jaunes", la moitié de la population vit avec moins de trois dollars par jour.
Malgré les cinq mois de contestation, la classe politique irakienne ne s'est même pas donné la peine de venir dialoguer avec les milliers de manifestants. Le mouvement est tout simplement ignoré. La répression policière a déjà fait une vingtaine de morts, mais rien ne semble pouvoir arrêter les "gilets jaunes" irakiens. De nouveaux rassemblements sont d’ailleurs prévus cette semaine.
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