En direct du monde. En Inde, près de quatre millions de personnes pourraient perdre leur nationalité.
Le pays a lancé un processus de recensement pour identifier les migrants illégaux.
Après un processus de recensement, l'Inde envisage de retirer leur nationalité à près de quatre millions de personnes. Selon la première liste rendue publique lundi 30 juillet, la mesure concerne des résidents, la plupart des musulmans, qui vivent dans l'État d'Assam, à la frontière avec le Bangladesh. Il s'agit pour New-Dehli d'identifier les migrants illégaux arrivés depuis près de 50 ans, mais les autorités craignent des tensions.
Frontière poreuse depuis des décennies avec le voisin bangladais
En 1971, la guerre d'indépendance au Bangladesh a entraîné la fuite de centaines de milliers de Bangladais vers l'Inde. Certains réfugiés sont parvenus à obtenir la nationalité indienne. Entre 1971 et 1978, le nombre d'électeurs dans la région d'Assam a bondi de 50%. Et la migration illégale continue, parfois tolérée par les partis politiques qui offrent le droit de vote à ces personnes en échange de leurs voies. Les musulmans deviennent ainsi plus nombreux que les hindous dans certains districts, ce qui entraîne des conflits communautaires.
En 2015, la Cour suprême accepte de superviser un nouveau recensement, qui vient de se terminer. La règle est claire : toute personne qui ne peut prouver sa présence avant la guerre de 1971 ne peut être considérée comme Indienne.
Un processus contestable
Cette déchéance de nationalité vise 12% de la population de l'Assam. Mais des erreurs flagrantes ont été relevées dans le recensement réalisé par l'Inde. Par exemple, des vétérans de l'armée indienne ont été exclus des listes car ils n'ont pas voté dans l'État lors des dernières élections. Cela a fait souffler un vent de panique ces derniers jours, et a poussé le ministre fédéral de l'Intérieur à réagir. Il affirme que ces personnes pourront faire appel jusqu'à fin septembre.
La plupart des citoyens concernés sont musulmans
Certains observateurs craignent que le gouvernement nationaliste hindou au pouvoir utilise ce recensement pour chasser les musulmans, qu'ils soient illégaux ou pas, sous prétexte qu'ils ne pourraient prouver leur présence sur place depuis près de 50 ans.
Les responsables de ce parti ne cachent pas leur intention de faire de l'Inde une terre hindoue. La situation est donc très tendue, car on ne sait pas ce qui arrivera à tous ceux qui ne seront plus considérés comme citoyens indiens. Deviendront-ils apatrides, seront-ils expulsés ? Pour l'instant, le gouvernement réfute ces théories, mais certains n'hésitent pas à faire le parallèle avec la situation en Birmanie voisine, où le gouvernement pro-bouddhiste a déchu de leur nationalité des millions de Rohingyas musulmans, sous prétexte qu'ils viendraient, là aussi, du Bangladesh. Ce qui a entraîné la plus grande crise humanitaire des dernières décennies.
À regarder
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
-
Les "MedBeds, ces lits médicalisés qui affolent les complotistes
-
Front en Ukraine : des robots au secours des blessés
-
Taylor Swift : la chanteuse de tous les records
-
Robert Badinter : le discours qui a changé leur vie
-
Nouveau Premier ministre, retraites : les temps forts de l'interview de Sébastien Lecornu
-
Lennart Monterlos, détenu en Iran depuis juin, a été libéré
-
Charlie Dalin : sa course pour la vie
-
La mère de Cédric Jubillar se dit rongée par la culpabilité
-
Le convoi du président de l'Équateur attaqué par des manifestants
-
Le discours de Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort en 1981
-
Pourquoi les frais bancaires sont de plus en plus chers ?
-
Oui, en trois ans, le coût de la vie a bien augmenté !
-
Pas de Pronote dans ce collège
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
Disparition dans l'Orne : la petite fille retrouvée saine et sauve
-
"L’antisémitisme est devenu une mode", déplore Delphine Horvilleur
-
"Une pensée de l'espoir" nécessaire pour Delphine Horvilleur
-
Ils ont le droit à l’IA en classe
-
"Il y a un monde politique qui est devenu dingue. Il est temps que ça s’arrête. Ça va rendre fou tout le monde"
-
Pouvoir d'achat : les conséquences d'une France sans budget
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter