Dans la bande de Gaza, les habitants bravent les interdits religieux et produisent du vin artisanal
Si la consommation et la vente d'alcool sont interdites, un petit groupe d'habitants fait de la résistance pour faire perdurer une vieille tradition.
Dans la bande de Gaza, l'alcool est une denrée rare. Les deux millions de Palestiniens qui y vivent sont gouvernés d’une main de fer par un mouvement islamiste, le Hamas, depuis douze ans. Ici, plus de bars ni de débits de boisson : la vente d’alcool et sa consommation en public sont interdites. Mais une poignée d’habitants fait de la résistance et fabriquent du vin "fait maison".
Ils se sont fait la main grâce à des tutoriels sur Youtube. Se procurer la matière première est le plus compliqué. Car le raisin de bonne qualité est cultivé en Cisjordanie, un autre territoire palestinien distant de quelques dizaines de kilomètres et en raison du blocus israélien, il n’est pas toujours distribué dans l’enclave.
Une production à l'abri des regards
Qu’ils soient musulmans ou chrétiens, ces amateurs d’alcool le fabriquent toujours dans le plus grand secret. Le produit final est dégusté en cercle très restreint. A cause du poids de la religion et du qu’en-dira-t-on. Preuve que le sujet est sensible, plusieurs personnes sollicitées ont refusé de témoigner. Mohammad, lui, a accepté, même si son prénom a été modifié. Il fait visiter ce qu’il nomme sa "petite usine". "Le matériel est ici" montre-t-il du doigt en désignant des réservoirs à eau où le raisin fermente. Pas d’alambic, l’alcool est distillé avec des tuyaux d’arrosage.
"Gaza a une longue histoire avec l’alcool"
Mais Mohammad fait aussi de l’arak, une sorte de pastis local à base de raisins et d’anis, très prisé au Moyen-Orient. Il s’agit pour le sexagénaire de vivre comme bon lui semble dans une bande de Gaza sous tension permanente, mais aussi de perpétuer une tradition. "Gaza a une longue histoire avec l’alcool, et spécialement avec le vin. Mais tout a changé avec l’arrivée des Frères Musulmans qui ont modifié notre culture. Alors qu’avant on plantait des vignes, maintenant on plante des mosquées, c’est très triste", déplore Mohammad.
En plus de l’arak, certains se targuent de faire du whisky, du gin ou encore de la vodka. Des préparations “made in Gaza” qui seraient encore meilleures que les originales, affirment-ils. Mais cela reste à prouver
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