Au Québec, une loi pour l’équité hommes-femmes dans les entreprises publiques va forcer quelques femmes à démissionner des conseils d'administration
Quelques entreprises d’Etat au Québec comptent dans leur conseil d’administration davantage de femmes que d’hommes, tandis que laplupart souffrent toujours d'une sous-représentation des administratrices.
/2021/11/04/php5YK42F.jpg)
Au Québec, certaines administratrices qui siègent sur des sociétés d’Etat vont devoir quitter leur poste d’ici deux ans. Le gouvernement du Québec prépare en effet un projet de loi pour revoir la gouvernance de ses sociétés publiques et viser la parité. Or, plusieurs entreprises d’Etat comptent plus de femmes que d'hommes dans leur conseil d’administration, ce qui irait à l’encontre de la politique de représentativité des deux sexes.
Ainsi, chez Hydro-Québec, 16 femmes siègent au conseil d’administration contre 11 hommes. Même chose pour celui de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), avec 14 femmes pour 10 hommes. Dans ces sociétés d’Etat, les administrateurs masculins semblent donc sous-représentés.
Certaines entreprises souffrent toujours d’un manque d’administratrices
Ceci dit, ces chiffres ne reflètent pas l’ensemble de la situation des administrateurs et des administratrices des sociétés d’Etat. Selon les données les plus récentes du Rapport sur la parité entre les femmes et les hommes au sein des conseils d’administration des entreprises d'Etat, 8 conseils d'administration sur 47 dépassaient la limite de 60% de femmes en décembre 2020. Voilà pourquoi le gouvernement veut corriger la situation. Quand le nouveau texte de loi sera adopté, les sociétés d’Etat auront deux ans pour que les administratrices forment entre 40% et 60% des effectifs du conseil d’administration. Une façon, en somme, de tendre vers la parité, aux yeux du ministre responsable.
En fin de compte, le projet de loi ne faciliterait-il pas une meilleure représentation des femmes ? C’est à nuancer : les mentalités, dans ce type d’organisation, ne changent que lentement et exclure les femmes de ces lieux de décision conquis de haute lutte semble un peu absurde. Souvent, d’ailleurs, leur arrivée apporte une bouffée d’air frais au sein de ces clubs parfois fermés. À leur suite, des membres plus jeunes, venant de milieux plus variés, s’installent aux conseils d’administration, souvent issus de l’immigration ou des communautés autochtones, traditionnellement moins représentés au sein des sociétés d’Etat.
Le secteur privé à la traîne
Du côté des sociétés privées, les études faites ces dernières années par le chercheur Jean Bédard montrent que le Québec traîne la patte. Même certains Etats américains, pourtant vus comme des champions du capitalisme, comptent davantage d’administratrices dans leurs entreprises. Au Québec, le ratio avoisine plutôt autour de 75% d’hommes pour 25% de femmes. Beaucoup moins encore pour les sociétés en démarrage. Il faut dire qu’il n’existe aucune législation contraignante : tout dépend donc de la volonté des administrateurs de faire de la place à leurs consœurs.
À regarder
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter