Interdiction de fumer dans les lieux publics : la Thaïlande applique des règles strictes depuis 20 ans

Depuis dimanche 29 juin, en France, il est interdit de fumer sur les plages, les parcs, et aux abords des écoles. Une mesure pour protéger notamment la santé des enfants. Rien d'étonnant dans de nombreux pays qui ont déjà, pour certains depuis des années, imposé des règles strictes. C'est le cas en Thaïlande où fumer dans les lieux publics est assez rare, notamment dans les parcs.

Dans le parc Lumphini à Bangkok, impossible de rater les nombreux panneaux rappelant l'interdiction de fumer. Et le geste est tout simplement "impensable ici", nous explique Grace, une grand-mère en train de surveiller son petit-fils dans l'aire de jeux.

"Je n’ai jamais vu personne fumer ici, parce qu’il y a des enfants et des personnes âgées."

Grace, dans un parc avec son petit-fils

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En Thailande, cela fait 20 ans qu'il est interdit de fumer dans les lieux publics, dont les parcs. Une évidence pour Danakit, un trentenaire qui s'étire après son footing. "Les Thaïlandais utilisent les parcs un peu différemment qu'en France, où beaucoup de gens s'y posent entre amis, dit-il. Ici, la grande majorité vient pour faire du sport donc c'est juste du bon sens d'interdire de fumer."

Il est aussi interdit de fumer dans tous les lieux où l'on fait du sport. Même chose dans les zoos, les aires de jeux, les marchés. Ou encore, depuis janvier 2018, il est interdit de fumer et de déposer des mégots de cigarette sur plusieurs plages touristiques du pays. Enfreindre la loi peut exposer à une amende de 100 000 baths (aproximativement 2 800 euros) ou à une peine de prison d'un an. Il faut enfin, en théorie du moins, avoir plus de 20 ans pour acheter du tabac.

Interdiction stricte des cigarettes électroniques

En 20 ans, la proportion de fumeurs en Thaïlande est passée de 23 à 17%. En France, ce taux a chuté de 31 à 23% environ. Il y a donc plus de fumeurs en France. Mais le tabac reste la deuxième cause de décès et de maladies en Thaïlande. Car, malgré une augmentation des taxes depuis 2017 et une loi stricte, dans les faits, les règles officielles sont loin d'être toujours appliquées.

En France, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a aussi évoqué, sans l'officialiser, des mesures sur les cigarettes électroniques. Avec un projet de réduire le taux de nicotine et les saveurs disponibles. En Thaïlande, les vapoteuses sont tout simplement interdites depuis 11 ans. Il est illégal d'en vendre, d'en posséder ou d'en fumer. Leur utilisation peut conduire à une saisie et expose le contrevenant au paiement d'une amende ainsi qu'à une peine de prison.

Pour les autorités, les vapoteuses sont un risque, pour les jeunes surtout. Cette mère de famille, assise sur un banc du parc, approuve l'interdiction. "Les vapoteuses, argue-t-elle, ça peut inciter les jeunes à consommer du tabac. C'est comme une drogue. Quand ils essaient, ils deviennent accros. Et puis ça ne donne pas une bonne image de soi de fumer ces choses-là."

En réalité, la contrebande existe et il est très facile de se procurer des vapoteuses en Thaïlande, dans la rue ou en ligne. Résultat : d'après le gouvernement, au moins 12% des jeunes Thaïlandais de 15-24 ans utilisent des cigarettes électroniques. Il est difficile de freiner la consommation, mais les autorités ont durci les contrôles il y a deux mois, avec le blocage, par exemple, de 9 500 sites et comptes de réseaux sociaux de vente en ligne de vapoteuses.