"Est-il judicieux de demander pourquoi il vous regarde fixement ?" : à Berlin, des cours de sensibilisation dans les collèges pour endiguer les agressions au couteau
Comment lutter contre les violences et réduire le nombre d’agressions au couteau commises chaque année à Berlin ? La police de la capitale allemande a développé un programme de prévention destiné aux élèves.
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Par équipe de deux, les policiers se rendent dans les établissements scolaires pour sensibiliser au danger des armes blanches. Au lycée Robert-Havemann ce matin-là, un établissement de 1 200 places au nord-ouest de la capitale, à la place du cours d'allemand, 29 élèves ont rendez-vous avec deux policiers. Au programme, 90 minutes de cours sur les dangers des couteaux. "À votre avis, quelle longueur de lame suffit pour blesser mortellement quelqu'un, demande le policier. Deux ou trois centimètres ! Dès qu'il y a un couteau et qu'un conflit s'envenime, un coup peut entraîner la mort."
Éviter le conflit et partir
Le policier Florian Schild propose un jeu de rôle. Face à la classe de 3e F, il simule une altercation dans le métro et brandit un couteau factice. "Dans ce cas, est-ce qu'il est judicieux de demander à cet agresseur présumé pourquoi il vous regarde fixement, pourquoi il a donné un coup de pied, pourquoi il met ses pieds sur le siège, pourquoi il boit de la bière ? Non. Vous ignorez et vous partez. C'est ça, la bonne décision. Vous ne devez pas chercher à savoir."
Quelques élèves sont invités à jouer le rôle de l'agresseur ou à se mettre dans la peau de la victime. Jamie, 15 ans, retient la leçon : "Si une personne a un couteau, il faut partir tout simplement, dit-elle, parce qu'à ce moment-là, tu es la personne la plus faible."
"Et en une, deux ou trois secondes, tu peux être mort."
Jamie, 15ans.à franceinfo
La police de Berlin propose ces cours de prévention dans tous les établissements scolaires de la capitale, pour endiguer la violence. Car les statistiques sont là, implacables : 3 412 agressions au couteau en 2024, à Berlin, soit presque 10 par jour.
Comme l'explique le responsable de la prévention, Florian Schild, il y a trop de couteaux en circulation : "Il existe des quartiers dangereux à Berlin. Et beaucoup portent un couteau par peur. Nous leur disons que dès qu'ils en utilisent un, ils deviennent des délinquants, et que dans les cas les plus graves, ils peuvent se blesser ou blesser d'autres personnes. C'est ce que nous voulons éviter à tout prix."
"Pour certains jeunes, le couteau fait partie de leur arsenal, au même titre qu'un smartphone."
Florian Schild, responsable de la préventionà franceinfo
Les élèves apprécient cette leçon de prévention - et pas seulement parce que ce jour-là, elle leur a permis d'échapper au cours d'allemand. Le proviseur, Florian Schild, souhaite que le plus grand nombre de jeunes puissent être formés : "Les élèves sont de plus en plus exposés à ce danger. Je mentirais si je disais qu'il n'y a pas de violence. Nous avons des élèves qui ont presque une heure de trajet pour venir à l'école et qui prennent les transports en commun le soir pour rentrer chez eux. Ils se retrouvent alors seuls et peuvent être confrontés à ce genre de situation. Il est donc important de leur montrer comment réagir."
L'année dernière, les attaques au couteau ont causé la mort de 19 personnes dans les rues de Berlin, d'où le titre volontairement choc de ce programme de prévention : "Les couteaux font des meurtriers".
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