Un texte original de l'écrivain Jean Giono restitué aux héritiers

Ce manuscrit, un journal de bord, a été retrouvé par hasard en 2023 par un jeune étudiant en histoire, Antoine Crovella, en fouillant dans les Archives nationales. Il vient d'être restitué par l'État aux héritiers.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Portrait de l'écrivain Jean Giono. (AFP)
Portrait de l'écrivain Jean Giono. (AFP)

Le petit cahier a été remis en main propre jeudi 22 mai par la ministre de la Culture à la fille de Jean Giono, Sylvie Giono. Ce carnet de voyage est également paru aux éditions Gallimard. Un journal de bord qui, on le sait aujourd'hui, a servi de base au roman Les grands Chemins paru en 1951, dans lequel un homme erre dans le Midi à la recherche d'un idéal qu'il pense trouver au bout de la route. Un texte dans lequel nature et personnages forment un grand tout.

Tout commence en 2023. Antoine Crovella fait alors des recherches aux Archives nationales, pour sa thèse et il découvre par hasard un manuscrit de la taille d'un cahier d'écolier, avec sur la couverture, une simple inscription : "annexe 1 au journal Voyage à pied dans la Haute-Drôme". Il s'agit d'un document original de Jean Giono qui était conservé au sein des archives de la section spéciale de la Cour d'appel de Paris, un tribunal d'exception institué par le régime de Vichy, en 1941.

Un manuscrit qui a servi d'alibi auprès du régime de Vichy

Dans ce document Jean Giono raconte son voyage d'environ 170 kilomètres à pied à travers la Drôme. Il y décrit ses pérégrinations au jour le jour. Un journal de bord resté introuvable jusqu'à cette découverte. D'après le ministère de la Culture le manuscrit avait été remis aux autorités judiciaires en 1940, alors que Jean Giono était soupçonné par le régime de Vichy d'accointances avec une personne poursuivie pour propagande communiste. Son voyage dans la Drôme lui avait servi d'alibi, mais le manuscrit n'avait jamais été restitué, contrairement à ce qui était prévu.

À tous ceux qui le souhaitent, le document est consultable en ligne sur le site des archives nationales. L'occasion de redécouvrir, à travers cette pépite l'œuvre d'un pacifiste radical, qui ne croyait ni à la Révolution industrielle, ni au progrès par la technique, un "joyeux pessimiste" convaincu de la nécessité non pas de conquérir le monde mais de le préserver.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.