Un préservatif du XIXe siècle exposé dans un musée d'Amsterdam

Le Rijksmuseum d’Amsterdam montre un préservatif vieux de près de 200 ans, fabriqué en intestin de mouton et gravé d’une scène érotique, dans une exposition consacrée à la sexualité et à la prostitution au XIXᵉ siècle.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ce préservatif a été exposé au Rijksmuseum le 3 juin 2025 dans le cadre d'une exposition sur la prostitution et la sexualité au XIXe siècle. (KELLY SCHENK / RIJKSMUSEUM)
Ce préservatif a été exposé au Rijksmuseum le 3 juin 2025 dans le cadre d'une exposition sur la prostitution et la sexualité au XIXe siècle. (KELLY SCHENK / RIJKSMUSEUM)

Un préservatif datant des années 1830 mis en avant dans l’un des plus célèbres musées au monde. C'est l'idée du prestigieux Rijksmuseum d’Amsterdam, qui a décidé, en ce mois de juin, de montrer un objet pour le moins surprenant. Une capote vieille de près de deux cents ans, fabriquée à partir d’intestin de mouton et finement gravée d’une illustration assez osée. Une œuvre mettant en scène une religieuse dans une posture suggestive, en compagnie de trois membres du clergé.

Le préservatif a été intégré à une exposition consacrée à la sexualité et à la prostitution au XIXᵉ siècle, et il illustre un double enjeu : la quête de plaisir et la gestion des risques. Un peu comme aujourd’hui… à la différence qu’à la place du latex lubrifié, aromatisé ou nervuré, on utilisait des intestins de ruminants pour se protéger de la syphilis.

Un témoignage de l'époque

Ce préservatif a été acquis lors d’une vente aux enchères. Il s’agit d’un artefact, une redingote anglaise, un contraceptif historique qui, selon le musée, offre un témoignage précieux sur les pratiques artistiques et les tabous d’une époque où l’érotisme côtoyait les interdits religieux. Quoi de plus réjouissant qu’un préservatif qu’on expose ? La capote étant sans doute le seul objet qui sauve des vies, mais qu’on cache en permanence.

Un instrument de santé publique trop souvent accusé de nuire à la natalité, à la morale ou à la virilité. Le préservatif, dont on ne parle pas dans les dîners de famille, parce qu’il ne fait pas que protéger. Il autorise le plaisir sans projet parental ni engagement éternel. Et ça, bizarrement, ça fait plus peur à certains que bien des maladies.

Alors réjouissons-nous qu’après 200 ans de bons et loyaux services, le préservatif ait enfin sa place dans un musée — tant qu’on ne l’y met pas pour l’oublier.

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