À Niort, des éboueurs prêts à faire grève… pour avoir le droit de porter un short pendant les fortes chaleurs

Des éboueurs ont déposé un préavis de grève pour obtenir le droit de porter un short face à des températures parfois insupportables pendant leur tournée.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des éboueurs de Niort sont vent debout contre l’interdiction formelle de porter un bermuda pendant leur tournée (photo d'illustration). (PEOPLEIMAGES / E+)
Des éboueurs de Niort sont vent debout contre l’interdiction formelle de porter un bermuda pendant leur tournée (photo d'illustration). (PEOPLEIMAGES / E+)

À Niort, les éboueurs sont en colère. Ils ne demandent pas une hausse de salaire ou de meilleures conditions de travail, leur revendication est simple : pouvoir porter un short. Avec la CGT, ils ont déposé un préavis de grève à compter de mardi 17 juin. En cause : les fortes chaleurs qui frappent la région depuis plusieurs jours, et une consigne jugée déconnectée du terrain : l’interdiction formelle de porter un bermuda pendant leur tournée.

L’un des rippeurs, 30 ans de métier sans le moindre blâme, témoigne :  "Certains jours, il fait jusqu’à 50 degrés à l’arrière du camion. Et pourtant, ceux qui décident, bien à l’abri des ordures et de la chaleur, nous interdisent toujours de porter un short."

Le pantalon désormais obligatoire

Jusqu’à récemment, la pratique était pourtant tolérée. Les shorts figuraient même dans la dotation des agents. Mais il y a deux ans, la collectivité a tranché : pour des raisons de sécurité — éclaboussures, projections — le pantalon long est désormais obligatoire, sauf en cas d’alerte canicule décrétée officiellement par la préfecture. Mais à Niort, comme ailleurs, la réalité dépasse parfois les seuils réglementaires. Pour ces travailleurs dits "essentiels", les conséquences du dérèglement climatique se vivent au quotidien, dans la sueur, l’épuisement, et parfois la colère. "Ce que les climatologues annoncent depuis des décennies, nous, on le ressent dans notre chair. Il est temps que la règle s’adapte au réel, et non l’inverse", plaide ce rippeur.

Alors mardi, malgré le préavis de grève, il ira travailler, mais en short. Quitte à risquer une sanction, un avertissement, voire une mise à pied. "C’est ça aussi, le monde d’après : un monde où porter un short peut devenir un acte de résistance."

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