La diplomatie américaine au Proche-Orient résumée en deux images

L'accord de cessez-le-feu entré en vigueur cette semaine entre Israël et le Hamas a été mis en scène par le président américain. Un style détonnant mais efficace...

Article rédigé par franceinfo - Anne Soetemondt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le secrétaire d'Etat Marco Rubio informant Donald Trump d'un accord en vue au Proche-Orient, lors d'une réunion à Washington le 8 octobre 2025 (ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
Le secrétaire d'Etat Marco Rubio informant Donald Trump d'un accord en vue au Proche-Orient, lors d'une réunion à Washington le 8 octobre 2025 (ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

C'est incontestablement l'une des images de cette semaine : Donald Trump assis, à la Maison Blanche, au milieu de plusieurs personnes lors d'une réunion de politique interne devant plusieurs caméras. Quand tout à coup, Marco Rubio, secrétaire d'Etat (l'équivalent de notre ministre des Affaires étrangères), se met à écrire sur un petit papier blanc, cherche le regard du président puis lui passe la note. Donald Trump lit, réfléchit… un peu comme George Bush lorsqu'il avait appris en pleine visite dans une école qu'un avion s'était écrasé dans l'une des tours jumelles à New York le11 septembre 2001.

Mais au lieu de se taire avant d'avoir plus d'informations, Donald Trump prend la parole : "Je viens de recevoir une note du secrétaire d'Etat, indiquant que nous sommes très proches d'un accord sur le Moyen-Orient et qu'ils auront de moi très rapidement." Selon plusieurs journalistes qui ont vécu ce moment en direct, il était bien écrit sur la petite note que les différentes parties étaient "très proches d'un accord" ("VERY CLOSE", peut-on lire en lettres capitales sur la feuille à en-tête), et donc que le deal n'était pas fait. Le traditionnel message du président américain sur son réseau social Truth arrivera quelques minutes plus tard.

Donald Trump est-il allé trop vite ?

Cet épisode illustre une stratégie de communication très trumpienne : se précipiter vers les micros, sur les réseaux sociaux, avoir un rapport plus direct aux citoyens qui vient alimenter un discours populiste antimédias. Mais en choisissant de tout de suite dire rendre public le deal, Donald Trump a aussi fait de la diplomatie, avec un style qui certes détonne, mais qui s'est révélé efficace puisqu'il a ainsi mis une pression énorme sur les Israéliens pour qu'ils aillent cette fois au bout des négociations.

Cela nous amène à une autre image sidérante de la semaine : vendredi 10 octobre, Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, stylo à la main, apparaît à la télévision entouré, chaperonné, contrôlé par deux émissaires de Trump. Et pas des moindres : son gendre Jared Kushner et son émissaire spécial Steve Witkoff, pour que son gouvernement hébreu approuve l'accord négocié quelques heures plus tôt en Egypte. Des images de la pression américaine sur Nétanyahou, qui resteront sans doute dans l'histoire... même si Donald Trump n'est pas devenu prix Nobel de la Paix !

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