Après deux affaires de photos volées, l'Italie s'interroge sur son rapport violent aux femmes
Dans la première affaire, ce sont les maris et compagnons avocats, policiers, journalistes, qui postaient les images sur une page Facebook. Dans la seconde, des milliers de photos d’inconnues et de célébrités nues, dont Giorgia Meloni, étaient postées sur une plateforme en ligne.
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C'est le plus vil du web qui remonte à la surface ces jours-ci en Italie. Deux scandales viennent d'éclater : deux affaires de photos intimes de femmes postées sans leur consentement. Dans l'un des deux cas, ce sont leurs propres maris qui déposaient les images et les commentaient.
L'une des femmes concernées a 35 ans, elle est infirmière. La photo est arrivée par le jeu de l'algorithme sur son fil Facebook, et elle a repéré le détail d'un sein, son sein. Une autre a deux enfants, elle a reconnu son lit sur l'image floutée et découvert que son mari répondait aux commentaires graveleux. Des femmes prenant le soleil, une pose suggestive dans la vie quotidienne, une photo intime laissée en toute confiance... Ce sont les maris et compagnons avocats, policiers, journalistes, qui postaient.
Facebook a mis six ans à fermer la page qui s’appelait "Ma femme", uniquement quand le scandale a éclaté, l’affaire Pelicot étant souvent mentionnée au détour des témoignages. Les quelques femmes qui racontent disent leur dégoût, les maris considérant cela comme un jeu sans importance. Des partenaires pris sur le fait deviennent violents, le souvenir d'anciennes agressions est ravivé par ce nouveau viol de l'intimité, des situations financières font que l'on hésite à partir.
L'émotion retombait à peine qu'un autre scandale a éclaté. Une plateforme où étaient postées des milliers de photos d'inconnues et de célébrités, jusqu'à Giorgia Meloni. Logique similaire (même si ce ne sont pas les maris qui postaient) : de fausses images de nu se mêlant aux vraies photos. Le site a fermé, mais combien d'autres de cette nature perdurent ?
Plus de 3 000 plaintes
Pour la page Facebook "Ma femme", aux 30 000 utilisateurs, il y a plus de 3 000 plaintes. La police demande du temps pour les traiter, s'assurer qu'il n'y avait aucun consentement, essayer de lever l'anonymat en retrouvant les adresses IP des ordinateurs. Les utilisateurs risquent la prison pour diffamation, incitation à la délinquance, voire atteinte à l'image de représentants de l'État. Mais il faut que les femmes portent plainte. Au journal de 20 heures, des vedettes de la télévision victimes du second site ont lancé un appel en ce sens.
Des avocats réfléchissent à une plainte collective, un débat sur un durcissement des règles devrait se tenir au Parlement. Serait-ce vraiment efficace ? Près de deux ans après l'affaire Giulia Cecchettin (une jeune femme tuée par son compagnon, immense émotion à l'époque), l'Italie s’interroge à nouveau sur une culture qui génère des violences quotidiennes et massives contre les femmes.
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