Frappes israéliennes à Doha : la stratégie de la pression maximale de Benyamin Nétanyahou sème le trouble, jusqu'au sein de l’État hébreu
Israël a mené des frappes inédites à Doha contre des responsables du Hamas. Cette décision de Benyamin Nétanyahou, contestée en Israël et critiquée par les États-Unis comme par les pays du Golfe, jette le doute sur sa volonté réelle de négocier.
Israël a mené, mardi 9 septembre, des frappes aériennes à Doha, la capitale du Qatar, visant des responsables du Hamas impliqués dans les négociations de cessez-le-feu à Gaza. Le Hamas a dévoilé un bilan mardi soir, annonçant que six personnes ont été tuées, mais aucun de ses négociateurs présents dans la capitale qatarienne. Les frappes ont en revanche tué le fils de Khalil al-Hayya, négociateur en chef du Hamas, le chef de son bureau et trois gardes du corps, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qatariennes. Ce bombardement israélien totalement inédit ne met pas officiellement un terme aux négociations sur la libération des otages et sur la paix à Gaza. Aucune déclaration n'a été faite depuis mardi pour enterrer les discussions habituellement organisées à Doha.
Le Qatar a confirmé qu'il continuerait à jouer son rôle de médiateur tout en affirmant se donner le droit de répondre à l'attaque israélienne faite en dehors de tout cadre légal. Cette attaque marque une rupture de l'accord passé. Au lendemain des attaques du 7-Octobre, Benyamin Nétanyahou s'était engagé à ne pas viser les dirigeants du Hamas exilé dans le petit émirat. L'accord est donc caduc. Le Premier ministre israélien assume sa stratégie avec une pression maximale et s'autorise à frapper n'importe où et n'importe quand. Si Benyamin Nétanyahou assure que "ses actions peuvent ouvrir le chemin vers la fin de la guerre à Gaza", une reprise des négociations dans l'immédiat paraît inimaginable et l'attaque sème le doute sur la volonté même du dirigeant israélien de négocier.
Des tensions entre le Premier ministre et l'état-major
Cette stratégie fait débat en Israël. La presse israélienne se fait l'écho de dissensions sur l'opération, évoquant des responsables de l'armée, du Mossad ou encore de l'équipe en charge des négociations à Doha, qui se seraient opposés à cette frappe au moment où la dernière proposition américaine pour un accord était sur la table. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que des tensions apparaissent entre l'état-major de l'armée et le chef du gouvernement israélien, Benyamin Nétanyahou, fustigé mardi par les familles d'otages encore retenus à Gaza. D'après l'armée israélienne, il en resterait 47, dont une vingtaine seraient encore en vie. Le dernier projet d'accord avancé par la Maison Blanche proposait leur libération immédiate en échange de prisonniers palestiniens et d'un cessez-le-feu à Gaza.
Les États-Unis ont fait part de leur mécontentement. Donald Trump s'est dit très mécontent de la manière dont cette opération s'est déroulée. Mal à l'aise, le président américain a insisté sur le cavalier seul de Benyamin Nétanyahou. C'est lui qui a pris les décisions, pas moi, précise Donald Trump. Les Etats-Unis auraient découvert l'attaque en direct, et n'auraient pas réussi à prévenir à temps leur allié qatari. Un différend au grand jour. Cette attaque provoque aussi la colère des pays du Golfe, y compris parmi ceux qui ont signé les accords d'Abraham pour normaliser leurs relations avec Israël.
À regarder
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter