Frappes américaines en Iran : comment le régime des mollahs peut-il riposter ?

Après les frappes de la nuit de samedi à dimanche, le président iranien a déclaré que les États-Unis doivent recevoir "une réponse à leur agression". Washington doit s'attendre à des "conséquences irréparables", a ajouté un conseiller proche du Guide suprême.

Article rédigé par Sébastien Laugénie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une banderole représentant différentes catégories de la société iranienne à Téhéran, avec un message en farsi : "Nous sommes tous des soldats de l'Iran", le 22 juin 2025. (- / AFP)
Une banderole représentant différentes catégories de la société iranienne à Téhéran, avec un message en farsi : "Nous sommes tous des soldats de l'Iran", le 22 juin 2025. (- / AFP)

Donald Trump a beau exiger la capitulation de l'Iran, le régime est très loin de s'avouer vaincu. Les menaces de représailles du régime iranien ont été immédiates après les frappes américaines de la nuit de samedi 21 à dimanche 22 juin, mais quel calibrage pour cette réponse, quand et comment Téhéran va répliquer ? 

Certes, l'arsenal militaire iranien est très affaibli. Ses défenses antiaériennes sont paralysées, la moitié de ses lanceurs de missiles sont détruits, selon les Israéliens, et il ne lui resterait plus que la moitié de ses 3 000 missiles balistiques. Mais, on ne parle ici que des missiles à longue portée. Or, l'Iran possède des dizaines de milliers de missiles à courte portée, pour des distances inférieures à 1 000 kilomètres. Le régime peut donc décider de frapper des cibles situées à des distances inférieures.

Quelles cibles à courte portée ?

Il y a d'abord le détroit d'Ormuz, par où transite 20% du pétrole mondial. Techniquement, l'Iran pourrait bloquer le trafic, en visant, par exemple des navires de commerce, comme il l'a déjà fait dans les années 80. Et puis, dans la région, il y a surtout des dizaines de bases militaires américaines : Bahreïn, Koweït, Qatar, émirats... Au total 40000 GI déployés sont tous à portée de tir. Bahreïn est à 200 kilomètres à peine des côtes iraniennes.

On se rappelle qu'en 2020, les représailles du régime après l'assassinat retentissant par l'administration Trump du puissant général Soleimani, figure vénérée du régime à l'époque. L'Iran avait visé des bases militaires en Irak, mais avait prévenu les États-Unis en amont et n'avait pas utilisé de charges explosives.

D'autres options dont des actes terroristes

Il pourrait en être autrement cette fois-ci, mais il y a aussi d'autres options pour le régime iranien. Il peut encore utiliser ses alliés, les proxys qui lui restent, les houtis au Yémen ainsi que les milices chiites en Irak et en Syrie. Des mouvements suspects ont d'ailleurs été détectés, selon le New York Times.

Des attaques terroristes sont aussi envisageables, des attentats suicides contre des ambassades,  en s'associant, par exemple, ponctuellement avec Al-Qaïda, comme l'Iran l'avait fait en Afghanistan. Bref, l'Iran a plusieurs choix possibles, imprévisibles. Les gardiens de la révolution, le bras armé du régime, se disent prêts à un conflit de plusieurs mois. Plus le régime se sentira menacé, confiait dimanche un spécialiste de l'Iran, plus il peut prendre des décisions irrationnelles pour sa survie.

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