Deux responsables du régime taliban visés par la Cour pénale internationale pour "persécution" des femmes
La Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt à l'encontre le chef suprême des talibans, Haibatullah Akhundzada, et du président de la Cour suprême Abdul Hakim Haqqani. Elle les accuse de "crime contre l'humanité de persécution" contre des femmes.
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La liste des mesures prises à l'encontre des libertés des femmes et des filles en Afghanistan depuis le retour au pouvoir des talibans ressemble à une longue litanie de privations. En presque quatre ans désormais, ce ne sont pas moins de 126 décrets qui ont été pris pour limiter leurs droits, et leur interdire à peu près tout.
"Les Talibans ont spécifiquement ciblé les filles et les femmes", dit le communiqué des juges de la Cour pénale internationale, qui ont décidé, mardi 8 juillet, d'émettre deux mandats d'arrêts visant des responsables du mouvement qui tient les rênes du pays. Cet arsenal de mesures les a "gravement privées de leurs droits à l'éducation, à la vie privée et familiale, ainsi que de leurs libertés de mouvement, d'expression, de pensée, de conscience et de religion" ajoute ce communiqué, alors que les mandats d'arrêts visent le chef suprême des talibans, Haibatullah Akhundzada, et le président de la Cour suprême Abdul Hakim Haqqani.
C'est la première fois qu'une telle décision est prise à l'encontre du régime en place en Afghanistan. Le gouvernement taliban a qualifié ces poursuites "d'absurdes".
Le droit des femmes mis à mal
La situation des femmes s'est de fait profondément aggravée depuis leur retour au pouvoir, en août 2021. À l’époque, il s'était accompagné de promesses de "respecter les droits humains" et de ne pas "discriminer les femmes". Les talibans avaient pris soin de préciser que tout devait se faire dans le cadre de la charia, loi islamique aujourd’hui appliquée dans sa version la plus austère et la plus rigoriste.
Remonter l'ensemble des mesures prises, depuis, à l'égard des femmes, ressemble à une plongée dans l'obscurité, et dans un monde qui se rétrécit. À titre d'exemple, voilà désormais 1385 jours que l'école est interdite aux adolescentes, et 925 jours que les femmes ne peuvent plus aller à l'université.
L’année dernière, l'adoption d'une loi dite de "promotion de la vertu et de prévention du vice" avait encore accentué l'étau sur la liberté d'action et de mouvement des femmes, leur interdisant de montrer leur visage, de chanter ou de lire, dans l'espace public. Elle s'ajoutait à l'interdiction de se rendre dans les parcs, les gymnases ou les bains, et à l'interdiction d'exercer de nombreuses professions, notamment dans la santé, ce qui est particulièrement préoccupant.
L'ONU dénonce une "ségrégation"
Des mesures accompagnées d'une sévère répression, pour empêcher toute tentative de contestation. Une situation qui a conduit l'Assemblée générale de l'ONU a voté en début de semaine une résolution dénonçant la "ségrégation" des femmes en Afghanistan, et exhortant les talibans de revenir sur les restrictions imposées. Un texte que plusieurs pays n'ont pas soutenu, comme les États-Unis, la Chine ou la Russie, parmi les grandes puissances.
La Russie devenue d'ailleurs le premier pays à reconnaître officiellement le gouvernement taliban, jeudi dernier, dans la continuité d'un rapprochement qui s'opère depuis quatre ans entre Moscou et Kaboul.
La situation du pays reste, elle, catastrophique, marquée par une grande pauvreté, un taux de chômage élevé, et un risque de famine presque permanent, accentué par le réchauffement climatique, et à plus court terme, par l'arrêt des programmes d'aide américains depuis le début de l'année 2025.
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