Attaques du 7-Octobre : l'armée israélienne reconnaît un "excès de confiance" qui l'a conduite à sous-estimer les capacités du Hamas

Près de 18 mois après l'attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a dévoilé les conclusions d'une enquête interne qui pointe "l'échec complet" à empêcher l'opération des commandos du Hamas.

Article rédigé par franceinfo
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Le général de l'armée israélienne Herzi Halevi, lors d'une réunion à la base militaire de Kirya, à Tel-Aviv, le 14 avril 2024. (ISRAELI ARMY / AFP)
Le général de l'armée israélienne Herzi Halevi, lors d'une réunion à la base militaire de Kirya, à Tel-Aviv, le 14 avril 2024. (ISRAELI ARMY / AFP)

C'est une enquête interne à l'armée israélienne, mais le commandement de l'armée en a livré les conclusions jeudi 27 février, plus d'un an après l'attaque la plus meurtrière jamais subie par Israël depuis sa création. Pour rappel, 1 218 personnes ont été tuées par les commandos terroristes venus de Gaza le 7 octobre 2023. Cette attaque constitue "un échec complet" pour l'armée israélienne, selon ce rapport, qui pointe également un "excès de confiance" qui a conduit à sous-estimer les capacités du mouvement islamiste palestinien.

"J'en porte l’entière responsabilité", affirme le général Herzi Halevi, chef de l’armée d’Israël, dans un message diffusé à l'occasion de la publication de cette enquête, invitant par ailleurs chaque soldat à réfléchir aux failles du 7-Octobre pour éviter qu'un tel drame se reproduise à l'avenir.

Une mauvaise "connaissance des capacités militaires de l'ennemi"

L'enquête, dont on ne connaît pas le détail, comprend 77 investigations menées en parallèle et revient sur le déroulé de l'attaque du 7 octobre 2023. Elle décrit une offensive en trois vagues successives et la présence de plus de 5 000 terroristes qui ont réussi à pénétrer depuis Gaza en territoire israélien. Plus de 1 000 hommes d'une unité d'élite du Hamas sont d'abord entrés en Israël avec l'appui de tirs de roquettes, suivis par une deuxième vague comprenant 2 000 combattants. Selon le rapport, des civils faisaient partie de la dernière qui a réussi à s'infiltrer pour attaquer les kibboutz.

"L'armée n'avait pas une bonne connaissance des capacités militaires de l'ennemi", assume le général Halevi, dont la démission, annoncée le 21 janvier, sera effective le 6 mars. Un aveuglement encore difficile à comprendre alors que des signes de la préparation d'une attaque et de son imminence existaient bien.

Benjamin Netanyahou pointé du doigt par une partie des Israéliens

Des éléments qui conduisent aussi à s'interroger sur les responsabilités politiques, et notamment celles du Premier ministre, dont une partie de la population israélienne réclame depuis la tragédie qu'il rende des comptes lui aussi. Une colère particulièrement présente chez les familles d'otages. 

Benjamin Netanyahou a-t-il minimisé la menace représentée par le Hamas pour se focaliser sur la situation en Cisjordanie ? Question en suspens, alors que la destruction brutale de Gaza et l'affaiblissement du Hezbollah au Liban ont offert depuis des succès militaires au dirigeant, et que des négociations intenses se poursuivent en Égypte sur la suite d'une trêve dont la deuxième phase doit démarrer dimanche 2 mars.

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