Ambassadeur convoqué, menaces sur les relations commerciales... Des relations de plus en plus tendues entre Paris et Alger
L'ambassadeur de France a été convoqué jeudi par les autorités algériennes qui accusent Paris d'avoir mené une "opération de déstabilisation" du pays, déjouée par les services secrets. Un nouvel épisode qui s'inscrit dans une crise qui couve depuis l'été.
C'est une chaîne de télévision proche du pouvoir, Al24 News, qui a révélé l'affaire, et elle fait depuis les gros titres des médias officiels en Algérie. Les services secrets algériens auraient déjoué une opération française visant à déstabiliser le pays. Un complot prétendument ourdi par la DGSE (Direction Générale des Services Extérieurs) dont un agent, travaillant à l'ambassade, est accusé d'avoir tenté de recruter un ancien jihadiste pour qu'il monte un groupe terroriste. Depuis la diffusion de ce documentaire, Alger met la pression sur Paris, avec en point d'orgue, la convocation de l'ambassadeur de France, Stéphane Romatet, jeudi 12 décembre. Des accusations jugées "fantaisistes" par le Quai d'Orsay, mais un épisode révélateur du climat polaire qui règne ces derniers mois entre les deux pays.
Le tournant du Sahara occidental
Pour comprendre l'origine des tensions, il faut revenir fin juillet 2024, avec le courrier adressé par Emmanuel Macron au roi du Maroc, Mohammed VI, pour acter la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental. Un théâtre de conflit historique entre le Maroc et l'Algerie, qui soutient les indépendantistes locaux du front Polisario. Une bascule historique vécue comme un affront par Alger, pour qui la rupture semble consommée depuis la visite à Rabat, fin octobre, du chef de l'État. Depuis, pas une semaine ou presque sans un incident diplomatique, au point de voir Alger envisager ces dernières semaines de mettre un terme à ses relations commerciales avec la France. Un projet avorté par crainte de représailles, et d'effets néfastes sur toute l'économie algérienne, mais symptomatique d'une défiance croissante.
Des tensions à répétition
Si la crise diplomatique déborde sur le champ économique, elle se traduit particulièrement dans le monde culturel, avec deux symboles. Kamel Daoud, premier écrivain algérien lauréat du Goncourt début novembre, mais persona non grata au salon du livre d'Alger, et cible d'une vaste opération de dénigrement, sur fond d'accusations de violation du secret médical et de la loi sur la réconciliation nationale.
Et puis Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre pour "atteinte à la sûreté de l'État", et de nouveau transféré lundi 16 décembre dans une unité de soin. Le cas de l'écrivain franco-algérien, âgé de 80 ans, est devenu un emblème des tensions entre Paris et Alger, qui n'a plus d'ambassadeur en France depuis l'été, alors que la visite officielle du président Tebboune, envisagée au printemps dernier, a été reportée sine die.
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