Alassane Ouattara briguera bien, à 83 ans, un quatrième mandat en Côte d'Ivoire
Au pouvoir depuis 2011, le président ivoirien a confirmé cette semaine sa candidature à la présidentielle du 25 octobre. Une candidature contestée par l'opposition, qui dénonce un déni de la Constitution. De plus, leurs principales figures sont, elles, privées de candidature par des décisions de justice.
L'annonce était attendue, mais elle a tout de même surpris, à quelques jours de la fête de l'indépendance. Sans attendre ces festivités annuelles, le président ivoirien, Alassane Ouatarra, a confirmé mardi lors d'une allocution à la télévision sa candidature à l'élection présidentielle qui aura lieu dans trois mois. "Je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m'autorise à faire un autre mandat, et parce que ma santé le permet" a déclaré le chef de l'État de 83 ans, à la tête du pays depuis 2011, et qui va donc briguer un quatrième mandat consécutif.
Une situation dénoncée par l'opposition, car la loi fondamentale limite en principe à deux le nombre de mandats présidentiels. Pour justifier de son bon droit, Alassane Ouatarra met en avant l'adoption d'une nouvelle Constitution, en 2016. De quoi, selon lui et ses partisans, remettre les compteurs à zéro. Un argument utilisé de la même manière en Turquie, par exemple, par Recep Tayip Erdogan.
Les principaux rivaux empêchés de se présenter
Pour les différents partis d'opposition, le plus grand point d'interrogation reste celui des candidats en capacité de se présenter au mois d'octobre. Car les principaux rivaux du président sont empêchés par des décisions de justice qu'ils contestent. C'est vrai pour l'ancien chef de l'État, Laurent Gbabgo, de retour mais radié des listes, comme son ancien bras droit, Charles Blé Goudé, ou l'ancien chef rebelle Guillaume Soro.
C'est vrai aussi pour le chef du principal parti d'opposition, Tidjane Thiam, qui faisait figure de concurrent le plus sérieux, mais qui a vu la justice lui signifier l'interdiction de se présenter, en vertu d'un article du code électoral, qui stipule qu'une personne qui a sollicité une autre nationalité perd sa nationalité ivoirienne. Or, cet ancien banquier, qui a fait de brillantes études en France, disposait de la double nationalité franco ivoirienne, et même s'il a été déchu, à sa demande, de son passeport français, la justice a tranché en avril, et la décision n'est pas susceptible d'appel.
La crainte que l'élection ne se joue une fois de plus dans la rue
De quoi soulever des craintes d'assister à une campagne et à une élection sous tension, dans ce pays de plus de 30 millions d'habitants, qui est le plus solide économiquement en Afrique francophone. Si l'élection ne se joue pas dans les urnes, elle risque de se jouer dans la rue, scénario que la Côte d’Ivoire a trop bien connu dans le passé, en 2020 notamment, mais surtout en 2010-2011, avec une crise de plusieurs mois qui avait fait plus de 3 000 morts.
Alors qu'un rassemblement, prévu par l'opposition la semaine prochaine, a été interdit, la situation est à suivre de près, dans une région où la démocratie a fortement reculé ces dernières années, secouée par les coups d'États militaires et la menace jihadiste.
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