"Merci la Suède, ce sont nos derniers instants ici" : alors que des réfugiés veulent rentrer en Syrie, les politiques craignent de nouveaux afflux
Après l’Allemagne, la Suède est le deuxième pays de l’UE à avoir accueilli le plus grand nombre de Syriens depuis 2015. La chute d'al-Assad crée un espoir de retour pour les réfugiés, mais le gouvernement craint au contraire une nouvelle vague de migration.
On voit rarement des manifestations de cette ampleur en Suède, mais, dimanche 8 décembre, ils étaient des centaines réunis sur la place centrale de Stockholm à célébrer la chute de Bachar al-Assad. Ils chantaient à s’époumoner, dansaient et agitaient le drapeau syrien sur lequel on pouvait lire : "Free Syria". Pour ces réfugiés de la guerre civile, c’est un jour historique, et à l’ambassade syrienne de Stockholm, le drapeau syrien a été retiré et remplacé par le "drapeau révolutionnaire".
La Suède a été l’un des premiers pays européens à accorder des permis de résidence permanents à ces réfugiés syriens. Ils sont environ 250 000 dans le pays, et représentent le plus grand groupe de personnes nées à l’étranger. Dans l'œil de l'extrême droite, la chute du régime d'Assad est une occasion de les pousser à quitter le royaume. Mais le gouvernement craint lui une aggravation de la situation.
Reconstruire la Syrie
Pour Fermeh, Syrien arrivé en 2015 et désormais chef d’entreprise dans la capitale suédoise, le premier réflexe a été de regarder les billets d’avion pour Damas. "On est si heureux, dit-il. Merci à la Suède de nous avoir accueillis mais maintenant il est temps pour nous de reconstruire le pays et notre propre démocratie."
"Nous ne sommes pas des islamistes, on veut juste rebâtir notre démocratie comme celle qu’a la Suède et d’autres pays européens."
Fermeh, un réfugié syrien en Suèdeà franceinfo
Fermeh ne se sent pas seul dans son projet : "Tous ceux que tu vois ici aujourd’hui, dans une semaine, ils sont partis. J’ai regardé les billets d'avion, ils sont déjà tous vendus. 90% d’entre nous veulent rentrer à la maison. Moi, je vais fermer mon entreprise ici et rentrer reconstruire mon pays. Merci la Suède. Ce sont nos derniers instants ici", conclut-il avant de reprendre en chœur avec d'autres : "Nous ne sommes pas des islamistes."
Réactions politiques mitigées
L’extrême droite suédoise, elle, ne voit pas les choses de la même manière. Dès l’annonce de la chute du régime syrien, le leader des démocrates de Suède, Jimmie Åkesson a tweeté : "Les forces islamistes destructrices sont à l'origine du changement de pouvoir. Je constate qu'il y a des groupes qui s'en réjouissent ici en Suède." L’extrême droite dit voir ici une "bonne opportunité pour les Syriens de rentrer chez eux".
Mais le dirigeant des démocrates de Suède a aussi annoncé vouloir réexaminer les permis de séjour attribués aux réfugiés. Il veut renforcer les contrôles d’identité et renforcer les frontières suédoises. Ce qu’il craint, lui, c’est une nouvelle vague de réfugiés venus de Syrie.
Reste à savoir bien sûr à quoi ressemblera la Syrie sous l’influence des groupes rebelles islamistes. En attendant, la ministre des Affaires étrangères suédoises a conseillé aux Suédois de ne pas se rendre en Syrie.
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