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Cold cases, la science face au crime (7/8) : "L'affaire du violeur en série de Lyon et le portrait-robot génétique"

"Vous êtes seule, vous êtes la nuit, vous êtes en train de vous faire agresser, vous avez des coups de couteau qui sont portés, c'est l'enfer pour ces jeunes femmes", confie Nathalie Gil, capitaine de police à Lyon. En 2012, elle est adjointe à la brigade de protection de la famille. C'est à elle que le dossier du "violeur du 8e arrondissement de Lyon" a été confié. Les agressions sont de plus en plus violentes et font craindre le pire aux enquêteurs.

Des témoignages, toujours le même ADN, mais ce dernier est inconnu. Les enquêteurs sont alors dans l'impasse. "Pour nous, clairement, le portrait-robot génétique était interdit. D'après les textes, pour la police scientifique, c'était quelque chose qui ne nous était pas autorisé", explique Elsa Siné Hiver, ingénieure de police technique et scientifique, experte en génétique.

Le portrait-robot génétique, fiable à 95%

Dans cette affaire, c'est un arrêt de la cour de cassation qui va permettre aux policiers de dresser le portrait génétique du suspect, c'est-à-dire d'étendre leurs recherches et de déterminer les caractéristiques physiques de la personne recherchée. "On peut ainsi révéler les caractéristiques physiques de la personne recherchée, détaille Elsa Siné Hiver, ingénieure de police technique et scientifique. L'origine biogéographique, la couleur des cheveux, la couleur des yeux, la couleur de la peau et prédisposition aux taches de rousseur et à la calvitie pour les hommes."

Le portrait-robot génétique est fiable à 95 %, imbattable comparé au portrait-robot classique qui repose souvent sur des témoignages humains faillibles. Cet arrêt va faire jurisprudence. "Dans des dossiers qu'on rouvre 10, 20 ou 30 ans après les faits quand il reste des scellés, le portrait robot-génétique permet d'ouvrir des pistes qui n'avaient pas été étudiées à l'époque, ça peut être précieux", estime Franck Dannerolle, le commissaire divisionnaire chef de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), en pointe sur les cold cases et les crimes sériels. Aujourd'hui, lorsque ses équipes rouvrent un dossier non élucidé, elles effectuent quasi systématiquement un portrait robot génétique.

"Cold cases : la science face au crime", un podcast original franceinfo du service police-justice de franceinfo, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.

Un récit de Mathilde Lemaire
Réalisation : Vanessa Nadjar
Coordination : Pauline Pennanec’h 
Prise de son : Chantal Nouvelot, et Ivan Charbit
Mixage : Jean-Raphaël Pont
Création sonore : Bruno Carpentier, Hervé Bouley 
Archives : Denis Forget