Cavaliers et aviateurs

Si l'embarquement des passagers à bord des
avions se fait toujours par la gauche, c'est parce que les premiers pilotes,
notamment ceux de la Première guerre mondiale, étaient issus de la cavalerie.
Ces chevaliers du ciel, tradition
oblige, enfourchaient  leur
nouvelle monture par la gauche. Aujourd'hui le cocher, c'est-à-dire-le commandant de bord, est toujours assis à gauche dans le cockpit.

Par ailleurs, c'est un cheval qui, en tirant un
planeur en forme d'oiseau, a permis en 1858 à Jean-Marie Le Bris d'effectuer ce premier vol historique. S'inspirant de l'albatros, il déposa un brevet sous le nom de "barque ailée". L'original de ce brevet est toujours conservé au sein de l'INPI (Institut national de la propriété industrielle) et on peut admirer une magnifique réplique au musée de l'air et de l'espace au Bourget.

En son honneur, Clémence de Villécourt
parcourt actuellement la France à bord d'une roulotte tractée par trois chevaux et
transformée en musée de l'air itinérant, pour la plus grande joie des enfants qui découvrent ainsi l'histoire de l'aviation. Une centaine de villes-étapes de notre patrimoine
aéronautique seront ainsi visitées.

Comme le dit Clémence, "nous sommes conditionnés aujourd'hui pour aller sur les voies express et les autoroutes. La force d'un cheval est d'aller chercher d'autres chemins, d'autres rapports humains et d'autres paysages. L'intérêt du cheval est qu'il rassemble tout le monde autour de lui.  Les chevaux sont les gardiens de l'histoire et nos dernières lampes".

Clémence apporte du rêve et des connaissances à beaucoup de gens, de tous âges et de toutes conditions : elle se rend dans les centres de loisirs, les maisons de retraites, les hôpitaux et les prisons. Aller vers les détenus est important pour elle : "dans une roulotte, on est dans le même espace que le leur. Je les invite à écrire et à s'impliquer dans nos voyages".

Découvrir l'Histoire des premiers aviateurs, c'est "re-découvrir la capacité des hommes à se dépasser".

L'association de Clémence de Villécourt s'appelle Le Sabot et la Plume. Le sabot "pour être dans le temps du cheval, qui est un temps d'émerveillement, et la plume parce que l'observation de l'oiseau a permis à l'homme de voler. En déposant des plumes, l'oiseau a également permis à l'homme d'écrire. C'est par le chemin de l'écriture que chaque être humain peut prendre son propre envol, donc rêver".

Après le salon du Bourget, où elle espère obtenir
l'autorisation de s'arrêter, elle reprendra sa chasse au trésor qui, si elle trouve le financement, s'achèvera en septembre 2013 dans le Finistère, sur les terres de Jean-Marie le Bris. Elle aura ainsi parcouru 1700 kilomètres en 180 jours.

La passion qui anime pilotes et cavaliers les porte jusqu'aux sommets : le chevalier d'Orgeix, par exemple, fut à
la fois médaillé olympique d'équitation et champion du monde de voltige
aérienne. Ces deux disciplines ont les mêmes exigences. 

Bernard
Gray ,
cavalier, musicien et homme volant
pratique l'hippodelta , le deltaplane tracté par des chevaux, sur les traces de Jean-Marie Le Bris : "J'avais un cheval qui comprenait tout ce que je lui disais. Je m'accrochais derrière lui et lui disais galop, il partait au galop et je me larguais à hauteur du filin, c'est à dire à 70, 80 mètres au-dessus de lui"

Finalement voler ou monter à cheval sont deux choses qui demandent la même rigueur, le même amour et la même passion.