Vignobles : que faire d'un "petit" millésime ?
Petit, le millésime 2013 le sera assurément par son volume. La qualité, elle, est encore incertaine. Vinification, marketing, commercialisation : comment gère-t-on une telle cuvée ?
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"Il ne faut pas enterrer le millésime avant qu'il n'ait
été récolté " : maxime de bon sens
d'un vigneron produisant du Pessac-Léognan et du Graves. Dans le vignoble
bordelais, tout le monde tient pour cruciale la météo des trois semaines à venir,
avant les vendanges de rouges. Après le printemps pluvieux et les orages de
l'été, on sait déjà que les volumes seront inférieurs de 20% à une année
normale. Pour la qualité, cela reste incertain. Mais sous couvert d'anonymat,
un ingénieur viticole confie que ce sera "moyen " et que lui "n'achètera
pas de grand cru classé 2013" . Chez un célèbre négociant, on refuse de
faire publiquement état du "scepticisme " ambiant, de peur de
déstabiliser le marché. Bref, 2013 ne sera globalement pas un millésime
exceptionnel.
Chauffer à 75%
Comment limiter des dégâts ? Œnologue conseil dans
l'Entre-Deux-Mers, Jean-François Rontin n'y va pas par quatre chemins : "On va adopter des techniques pas toujours
respectueuses du terroir, mais qui permettent d'élaborer de bons produits. En
chauffant la vendange à 75°, on peut limiter les goûts végétaux,
caractéristiques d'une année où ça ne mûrit pas bien" . Autre débouché
pour les raisins manquant de maturité, les rosés qui sont plus sur le fruit et
moins sur les tanins. La chaptalisation, c'est-à-dire l'adjonction de sucre, ne
sera parfois pas non plus exclue. Pour Jean-François Roby, directeur adjoint de
l'Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, c'est toutefois en amont "grâce
aux pratiques culturales des viticulteurs, que ce millésime sera en ligne avec
les canons des appellations du Bordelais" .
Après avoir joué sur les assemblages de cépage, peut-être
aussi réduit la part de leur 1er vin au profit des gammes
inférieures, les châteaux n'auront plus qu'à attendre les notations des
primeurs au printemps prochain. C'est là que se font le marché et les
réputations. A moins de prendre une décision aussi spectaculaire que celle d'Yquem
l'an passé : ne pas commercialiser de millésime 2012, jugé insuffisant au
regard des critères d'excellence de la marque. Un bon coup marketing, que le
château, propriété de LVMH, est toutefois un des rares à pouvoir se payer.
Rééquilibrer le marché
Après une série de très bons millésimes de 2008 à 2010, une
année en dessous peut aussi avoir des vertus, en tout cas pour le marché.
"Cela permet d'équilibrer les hausses de prix, qui sont parfois jugées un
peu trop spéculatives ", analyse Jacques-Olivier Pesme, responsable de la
filière vin de la Kedge Business School de Bordeaux. Ce qui est valable pour
les grands crus ne l'est toutefois pas forcément pour les gammes inférieures :
"Ça me
semble compliqué de demander un effort à mes vignerons" , explique un des
co-gérants de la CUV, caviste bordelais. "Sur un petit millésime, ils font beaucoup de traitements et en plus ils
n'ont pas beaucoup de récolte".
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