Cinéma week-end. "HHhH" du roman à l'écran
Cédric Jimenez adapte Laurent Binet, Sherif El Bendary signe un premier film réussi.
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Cédric Jimenez adapte Laurent Binet, Sherif El Bendary signe un premier film réussi.
Cédric Jimenez n'a que 40 ans, une ambition de cinéma grand format et grand public, il aime raconter des histoires. Dans La French, c'était celle du juge Michel à Marseille. HHhH sorti en salles mercredi, est le portrait de Reinhard Heidrich, bras droit de Himmler dans l'Allemagne nazie.
Heidrich a été une pièce maîtresse de la solution finale
Officier zélé du IIIe Reich, il sera l'un des rares dignitaires du régime que les résistants parviendront à éliminer. De sa déchéance, pendant la République de Weimar, à son apogée quand il est en poste à Prague, jusqu'à sa traque par les résistants tchécoslovaques, le film retrace le parcours d'un homme complexe.
Parfait nazi, mais avec ses failles, ses frustrations, qui avaient dans un premier temps inspiré l'écrivain Laurent Binet, dont le roman HHhH est ici librement adapté à l'écran. Le livre et le film suivent des chemins différents, toutes les questions que se posent l'auteur sur le rapport de la fiction à l'histoire disparaissent, le parti pris de Cédric Jimenez est assez romanesque dans la deuxième partie. On préfère le portrait d'Heidrich, interprété par Jason Clarke, Laurent Binet aussi.
Jason Clarke a saisi des aspects de la personnalité d'Heidrich
Laurent Binet
Le Jour d'après de Hong Sangsoo était en compétition à Cannes
Le film n'a rien obtenu, si ce n'est les éloges d'une partie des festivaliers, adeptes du réalisateur coréen, lui-même adepte d'un certain cinéma français, dont celui d'Eric Rohmer.
Drame intimiste, ivresse, lâcheté des hommes, noir et blanc, minimalisme et zoom rétro, mais très tendance en ce moment, on retrouve son alphabet cinématographique.
Le Jour d'après confronte un éditeur d'âge mur à ses nombreuses assistantes qu'il ne peut s'empêcher de séduire et de faire souffrir. Nombreux flashs-back, montage quasi aléatoire, Hong Sangsoo s'amuse à perdre le spectateur, tant et si bien que dans ce labyrinthe le public cherche désespérément une main tendue qui lui expliquerait l'intérêt de faire en 2017 ce que d'autres ont fait il y a 40 ans.
Seule constante : l'aspect très clivant de ce genre de films, entre bâillements et superlatifs.
La belle découverte de la semaine c'est Ali, la chèvre et Ibrahim
C'est le premier long-métrage de l'égyptien Sherif El Bendary, qui montre des influences, le cinéma réaliste, mais affirme surtout une touche personnelle poétique et une très belle direction d'acteurs.
Dans la moiteur du Caire, dont on sent à l'arrière-plan la violence et la désespérance, Ali rencontre Ibrahim, l'un est amoureux de sa chèvre, ce qui désespère sa mère, l'autre ne peut plus travailler comme ingénieur du son, victime d'acouphènes, ce qui désole son père, sourd de surcroit.
Les deux paumés vont entamer un périple sur les conseils d'un marabout peu convaincant. Débute alors un road movie très maîtrisé, terreau d'une belle histoire d'amitié. Dans Ali, la chèvre et Ibrahim, Sherif El Bendary finit par décrire les névroses d'un pays, à travers deux personnages qui gagnent en profondeur quand on les regarde autrement que comme de simples objets d'un conte.
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