Cinéma week-end. Fabrice Gobert tord le réel dans "K.O"
Du fantastique, de la tragédie amoureuse et un joli premier film.
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K.O est un film fantastique ancré dans le réel
Celui de la télévision, deux univers que Fabrice Gobert connait bien, il est le créateur de la série "Les revenants". Qui est Antoine Leconte? Le parfait salaud qu'on voit au début du film, patron d'une chaine de télé, pervers narcissique, intraitable avec ses collaborateurs, macho, ou le petit présentateur météo qui après un accident revient travailler dans un état de paranoïa avancée, persuadé qu'un complot le prive de tout ce qui faisait le luxe de sa vie passée?
Fabrice Gobert laisse à chacun la possibilité de décider quelle serait sa réalité
Chiara Mastroianni
Dans cet exercice cinématographique Fabrice Gobert offre à Laurent Lafitte un très beau double rôle, dommage qu'à trop vouloir codifier son film, il le surcharge en références qui ont le don d'énerver les cinéphiles et qui déroutent le spectateur moyen. Au-delà de ces clins d'œil à de grands cinéastes, il y'a dans K.O une atmosphère de ville déserte, une ambiance glaciale du monde professionnel qui servent le propos efficacement et un casting de qualité: Clotilde Hesme, Pio Marmaï, Zita Hanrot et la troublante Chiara Mastroianni, épouse méprisée du personnage principal, puis star du petit écran, dans cette histoire où les personnages sont doubles.
Ana mon amour de Peter Calin Natzer
Avec Cristian Mungiu et Cristi Puiu, Peter Calin Natzer est un autre grand nom du cinéma roumain, Ana mon amour, est son quatrième film. Comme ses condisciples, Peter Calin Natzer a ce talent très roumain de raconter une société à partir de l'intime, mais avec une approche formelle très différente. Ici pas de longs plans séquence ni de volonté néo-réaliste, Ana mon amour est d'abord un montage complexe, à la temporalité aussi confuse que les sentiments en jeu.
Toma et Ana s'aiment depuis l'université, on les suit sur 7 ans, de l'insouciance du premier baiser à la tragique séparation. Le fil rouge se passe sur le divan du psychanalyste qui reçoit Toma, laminé par cette histoire où il est beaucoup question de dépendance. Dépendance de l'un à l'autre dans le couple, Ana au début est dépressive, incontrôlable et Toma la protège tellement qu'elle voudra s'en émanciper. Peter Calin Natzer installe un malaise fascinant, la tragédie amoureuse croise les conflits familiaux, le poids de la religion, la soif de réussite matérielle, que le découpage chronologique accentue, sans pour autant perdre le spectateur.
Ava est le premier film de Léa Mysius
Une très belle découverte, avec ses fragilités et ses fulgurances, scénariste pour les fantômes d'Ismaël d'Arnaud Desplechin, elle a déjà son style derrière la caméra. Une toute jeune actrice, Noée Abita, incarne Ava, adolescente qui va vivre avec sa mère célibataire Laure Calamy, de plus en plus convaincante, un été particulier, entre insouciance et tragédie.
Ava perd la vue, elle apprend que sa maladie s'accélère et ces vacances s'enfoncent vers les ténèbres avec la folle énergie de la jeunesse qui veut tout vivre, le plus vite possible. Au bord de la mer, les couleurs illuminent ce film dont la noirceur qui plane, s'incarne dans le chien de Juan, jeune gitan à la beauté sauvage qui donne à Ava ses premiers émois.
Léa Mysius filme cette fureur d'aimer sans pathos, alors que l'ordre social menace les deux rebelles, entre film d'apprentissage, conte et western contemporain, Ava est un film prometteur, à la bande son envoutante.
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