ILFC, le géant de la location d'avions, devient chinois
Un groupe d'investisseurs chinois vient d'acheter ILFC, l'un des leaders mondiaux de la location d'avions, à son propriétaire AIG. L'opération valorise ILFC à 5,28 milliards de dollars. Mais elle pourrait considérablement changer la donne mondiale : et si ILFC ne commandait plus d'Airbus et de Boeing mais seulement des avions chinois...
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Très progressivement, la Chine est en train de conquérir
l'ensemble du secteur aéronautique. Le dernier épisode en date, en début de
semaine, passé inaperçu, à l'exception de quelques articles dans la presse
économique, concerne l'américain ILFC, le plus gros loueur d'avions au monde.
Il faut savoir que deux avions de ligne sur trois, ne sont pas la propriété des
compagnies aériennes, mais sont loués à des sociétés spécialisées.
Les plus connues sont ILFC, GECAS, ALC et ALAFCO. Ces
sociétés ont acheté ou achètent des appareils par centaines à Airbus, Boeing,
Bombardier, ou Embraer. Ainsi, ILFC,
propriétaire de plus d'un millier d'avions, est aujourd'hui et de très loin, le
premier client d'Airbus et de Boeing. Plus de 22% du carnet de commandes du
constructeur européen provient d'ILFC.
En achetant, ces appareils, en grande quantité, ces loueurs
bénéficient de prix très intéressants auprès des constructeurs. Ils vont
ensuite, relouer ces appareils à des compagnies qui n'ont pas la force de
frappe pour négocier face aux avionneurs ou aux banques, ou des compagnies, qui
préfèrent cette solution plus souple, plus flexible, pour moduler la taille de
la flotte en fonction du marché et de sa croissance.
Souvent, les grandes compagnies, comme Air France,
d'ailleurs, achètent l'avion au constructeur qu'elles revendent ensuite au
loueur, ce qui leur permet de diminuer leurs investissements. Outre leur métier
de base, ces sociétés de location sont aussi des partenaires financiers
cruciaux pour les compagnies.
Les sommes en jeu sont considérables
A titre d'exemple, un Boeing 737 ou un Airbus
A320 se loue environ 200 000 dollars par mois, et ce n'est que le bas de
l'échelle. C'est beaucoup plus cher, pour les longs courriesr. Il faut compter
entre de 500 000 et 900 000 dollars un Airbus A330, près 1,3 million de dollars
pour un Boeing 777 300 ER, dont le prix catalogue à l'achat est de 315 millions de dollars.
En général, les contrats sont signés pour trois ou quatre ans.
Ce business model est proche de celui des loueurs
d'automobiles. Mais les loueurs d'avions pèsent bien plus lourds qu'un Hertz ou
un Avis. Ils ont quasi droit de vie ou de mort sur les nouveaux programmes.
C'est une remarque cinglante du fondateur d'ILFC, qui a contraint Airbus, il y
a quelques années, à revoir la définition du futur A350.
Basée à Los Angeles, ILFC est dirigé par un Français, Henri Courpron, un ancien haut dirigeant d'Airbus, justement. La
société compte 200 clients dans 80 pays, environ 550 salariés et appartenait
jusqu'à présent à l'assureur américain AIG (American International Group).
La vente
de 80% d'ILFC, à un consortium
chinois, signe la fin de l'activité d'AIG dans un métier où il était entré en
1973 avec Steven Udvar-Hazy, le célèbre inventeur du concept. Mais ces
dernières années, touché de plein fouet, par la crise des "subprimes" l'assureur américain, a perdu énormément d'argent au bord
de la faillite en 2008.
Cette vente pourrait considérablement
changer la donne mondiale
Gros clients des constructeurs occidentaux, la Chine
assemble des A320 à Tianjin dans le cadre d'un partenariat avec Airbus. Mais
elle ambitionne aussi et surtout de devenir un grand de l'aéronautique. Son
constructeur Comac a développé le C 919, futur rival des A 320 et 737.
Et les Chinois entendent
bien à terme aligner un appareil dans tous les segments du marché. Le
risque serait donc de voir ILFC ne plus commander d'Airbus et de Boeing mais
seulement des avions chinois tout en usant de son pouvoir de nuisance pour
contrarier les programmes futurs des deux avionneurs. Un dirigisme latent, qui n'effraie pas,
Airbus et Boeing et auquel personne ne veut croire aujourd'hui.
L'autre risque,
c'est de voir les loyers augmenter. En Chine, ILFC détient 30% du marché de la
location d'avions. Cette demande, va fortement augmenter au cours des
prochaines années. Et l'on peut aussi se demander, si ILFC ne saura pas jouer la
préférence nationale. Beaucoup d'interrogations autour de cette vente, qui
constitue, aujourd' la plus importante
acquisition pour des capitaux chinois aux États-Unis.
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