Valls et Taubira au théâtre
Manuel Valls a présenté ses vœux à la presse, à la mi-journée. Au lendemain de la démission de Christiane Taubira du gouvernement, le Premier ministre a tenté de plier l'affaire.
L’ombre de Taubira a plané dans chaque recoin de Matignon.
C’est, comme le veut la coutume, le représentant de la presse qui a ouvert le bal. Benjamin Spartouche a défendu cette presse "touchée dans sa chair, depuis les attentats Charlie". "Cette presse qui s’interroge, a-t-il dit. *Et qui doute. Cette presse qui s’interroge sur la gauche."
"Au revoir la gauche ? Ou adieu la gauche ?", a-t-il lancé, alors que Manuel Valls se tient debout a ses côtés, attendant son tour. Un Spartouche qui appuie là où ça fait mal : "On sent à présent deux lignes qui s’affrontent… et on se demande dans quelle catégorie vous vous trouvez, monsieur le Premier ministre." * Le journaliste sème tous les doutes du monde de la vie du monde, sur LA question : qu’est devenue la gauche ?
Benjamin Spartouche s’écarte. Manuel Valls s’empare de la tribune. Et très vite, Christiane Taubira, celle qui rôde dans certaines consciences, apparaît. "Elle a toujours reçu notre soutien, affirme Manuel Valls. Nous avons toujours bien travaillé ensemble."
À ma gauche, à ma droite, mes voisines s’en étranglent. "N’importe quoi… !" , dit l’une d’elle, exaspérée.
"Je la reverrai, bien sûr. On pourra se croiser dans des concerts, à l’opéra… Nous pourrons encore échanger sur la vie, la sève de la vie", déclare Manuel Valls.
"Valls et Taubira, au théâtre … je donnerais cher pour voir ça", me glisse l’autre, atterrée.
"Nous avons changé de monde", poursuit le Premier ministre. "Ça, je pense que Taubira l’a bien compris…", ajoute la première.
Valls, sec : "Elle aurait dû partir dès le 23 décembre"
Manuel Valls, va alors se lancer dans un long plaidoyer pour "cette nouvelle France, qui doit combattre le djihadiste, et assurer la sécurité des Français". Il va rappeler, longuement, l’agenda qu’il a fallu tenir depuis le 13 novembre, depuis la France ensanglantée. On le voit dérouler ce planning fou, dans lequel notre fantôme, Christiane Taubira, se retrouvera empêtrée, et en désaccord.
État d’urgence… puis, déchéance de nationalité. Le tout, pour l’unité du pays, parce que, répète Manuel Valls, "tout a changé"… "Nous avons changé de monde." Un monde duquel Christiane Taubira a donc été exclue, ou dont elle s'est exclue elle-même.
L’ombre de l’ancienne ministre planait donc partout à Matignon, ce midi. Comme restée collée dans les travées du pouvoir, pour mieux venir hanter ses anciens amis.
Fin de ses vœux à la presse… très longs. Serrage de mains. "Tiens bonjour, tu vas bien ?" Manuel Valls tutoie quelques journalistes. Les petits fours circulent. Tous lui parlent de… Taubira.
Un petit groupe (que des femmes) forme un demi-cercle, face à lui. Canal+, qui ne peut s’en empêcher, fait une photo. "Elle n’est pas n’importe qui… elle a une personnalité… Elle va manquer au gouvernement ?"
Lui : "Oui, elle est attachante, c’est vrai."
Elle, la journaliste : "Pas seulement attachante, j’imagine… Elle représente des gens, des choses."
Lui, lapidaire : "Oui, oui, bien sûr, elle incarne."
Des mots arrachés. Qu’il n’avait pas envie de prononcer. Manuel Valls tente de plier l’affaire Taubira. "Elle aurait dû partir dès le conseil des ministres du 23 décembre" , dit-il… sec.
Un Premier ministre qui tente de cacher les restes du fantôme de Christiane Taubira, dans les placards de Matignon.
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